Dakarmidi – Le commandant du Front Nord du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) Salif Sadio, s’est exprimé suite à l’attaque survenue le 6 janvier 2018 dans la forêt des Bayottes, qui avait fait officiellement 15 morts. L’homme qui depuis 1982 lutte pour l’indépendance de la région sud du Sénégal, a fait de graves révélations sur la tuerie. Il accuse en effet, l’Etat du Sénégal avec l’armée nationale, d’être le commanditaire de cette attaque.
« Le MFDC a à plusieurs reprises, attiré l’attention sur le danger par rapport au trafic de bois. Nous avons fait plusieurs communiqués pour attirer l’attention du gouvernement sénégalais. Nous n’avons jamais accepté que des gens viennent sur les terres casamançaises pour faire ce qu’ils veulent de la forêt. C’est notre patrimoine, le leg à la génération future », a réagi pour une première, le responsable du MFDC qui dans son intervention, a signalé que les coupeurs de bois, ceux-là qui vont dans les forêts, déposaient souvent de cartes d’identité, « au niveau des bases militaires je dis bien, proches de ces forêts, avant d’entrer en brousse, ils avertissaient donc les militaires. Or ceux-là ont une hiérarchie qui les commande ».
Salif Sadio accuse l’armée sénégalaise d’être l’unique auteur du meurtre de 15 personnes désignées comme des coupeurs de bois: « Il y’a dans l’armée ceux qu’on appelle « les rebelles du gouvernement ». Et, nous avons entendu les témoignages des blessées qui ont dit clairement, que les hommes qui ont tiré sur eux avaient des armes militaires (des kalashnikov, RPG7…). Ces éléments ont été créés depuis le régime d’Abdoulaye Wade. Ce sont des gens qui sont entretenus par l’Etat à coup de millions de Fcfa » argumente l’indépendantiste qui signale ne plus vouloir entendre le nom de « rebelle » car, « ils (Ndlr: les combattants du MFDC) ne le sont pas ».
Toujours dans ses accusations Salif Sadio dira: « la forêt des Bayottes est un lieu qui est au milieu de bases militaires sénégalaises. Les coupeurs de bois, ceux-là qui vont dans les forêts, déposaient souvent leur carte d’identité, au niveau des bases militaires je dis bien, proches de ces forêts, avant d’entrer en brousse. Ils avertissaient donc ces militaires-là. Or ces militaires-là ont une hiérarchie qui les commande », explique-t-il écartant l’implication du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC), dans cette attaque perpétrée par une bande armée le 6 janvier dernier. « Le MFDC ne sait rien de l’attaque de Boffa ».
Salif Sadio a aussi invité l’Etat à cesser les bombardements entamés dans la zone sud, surtout que, c’est une action qui viole les termes de l’accord signé à Rome.
Concluant son intervention dans un entretien avec la radio Zik FM, le Commandant Sadio avertit l’Etat du Sénégal: « Il ne faut pas nous pousser à bout. J’appelle à témoin la population sénégalaise mais aussi, la population casamançaise. Que l’Etat du Sénégal arrête les violations des accords signés à Rome. La grenouille ne mord pas mais, quand elle est poussée à bout, elle est obligée de mordre. Nous ne voulons pas de bataille armée. Jusqu’à présent nous n’avons pas rompu le cessez-le-feu unilatéral ».
La rédaction