Dakarmidi – Le dévouement au service du peuple et la loyauté envers la République ne rendent pas riches.
La satisfaction du devoir accompli ne se mesure qu’à l’aune du respect des principes de justice d’équité et de probité, qui doivent être aussi intangibles que les frontières de nos États.
Et la richesse incommensurable que nous en tirons est le renforcement de notre intégrité morale, notre dignité et notre honneur que nous maintenons immaculés, en toutes circonstances.
Être grand, c’est soutenir de grandes querelles et celle pour le triomphe de la vérité est au dessus de toutes !
Elevons le débat loin des miasmes délétères de la vendetta personnelle. Un vrai débat d’idées suppose la prééminence de l’argument sur les jugements de valeurs et autres attaques personnelles, qui à terme noient le débat dans une querelle subjective qui lui fait perdre son sens…
Il n’y a aucune raison qui fonde cette vision manichéenne que certains politiciens voudraient imposer à l’ensemble de nos concitoyens, et qui voudrait que ceux qui s’opposent soient les bons, et que ceux qui exercent le pouvoir soient les brutes, les truands, les mauvais.
Cela est d’autant plus vrai qu’à quelques exceptions près nous les avons tous essayés, ces acteurs politiques. Et nous autres sénégalais sommes ainsi faits que nous chérissons ce que nous avions haï hier avec démesure et déraison, comme si nous souhaitions nous absoudre de l’avoir honni avec tant de haine.
En effet, qui ne se rappelle de la clameur « goorgui déna soule léne ko » ? Qui n’en voulait pas à l’époque à Karim Wade dont le nom à lui seul cristallisait le ressentiment généralisé contre le régime de Me Wade, qui se mua crescendo en un rejet total dont le point de rupture fut la fameuse journée du 23 juin ?
Aujourd’hui l’heure est au débat ou plutôt aux conversations entre experts en tout et spécialistes en rien qui ont fini pour la plupart de juger et de déclarer le régime de Macky Sall coupable de tous les crimes économiques et politiques qui lui sont reprochés.
Il ne se passe plus un jour sans qu’une nouvelle accusation fleurisse sur la place publique, avec l’objectif clairement assumé de renforcer la détestation et la haine contre sa personne, son gouvernement et sa coalition politique.
Les animateurs du débat politique dans notre pays, du moins ceux qui revendiquent le statut de porte étendard de cette opposition se sont arrogés les pouvoirs de juges de conscience qui décrètent de manière péremptoire qui est bon, qui est mauvais, et qui doit être poursuivi, qui doit être injurié et qui est coupable et donc doit être condamné !
Pourtant, parmi la plèbe qui s’agite s’égosille crie tempête rouspète et hurle, ils sont combien dont le principal motif de l’engagement politique est d’obtenir la paix pour jouir impunément des fruits de leurs vols et autres détournements, quand il y a quelques années, ils voguaient impunément dans l’océan du pouvoir wadien ? Combien sont-ils qui au contact des tenants du pouvoir actuel se sont vus tellement meilleurs que nos dirigeants que, du haut de leur complexe de supériorité, ils se sont sentis plus « dignes » d’exercer le pouvoir, et se sont engagés dans le champ politique, pour déboulonner leurs alliés d’hier.
Jésus disait qu’il était plus sage pour tout homme de s’occuper de la poutre qui pendait à son œil, au lieu de s’occuper de la brindille qui pendait à l’œil de son prochain.
Pour ma part je m’en rapporterai aux Mains sales de Jean Paul Sartre, pour simplement dire qu’il n’y pas de saints parmi nous, et que la seule chose qui devrait nous différencier pour parler comme Victor Hugo, c’est notre attitude face à l’autre, face aux autres. Soyons justes.
Haïssons la haine, et respectons-nous.
C’est comme cela que nous changerons notre pays.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R