Les manifestations contre le scandale Petro-Tim font tâche d’huile. La Diaspora sénégalaise se fait entendre dans les grandes démocraties, à Washington, devant la Maison Blanche, à Paris chez Total et à Londres contre Bp, pour réclamer la transparence et par ricochet salir la réputation du clan Sall et de ses sbires qui pourraient risquer gros en cas de déplacements dans ces pays.
A côtés des augmentations du prix des carburants et du ciment notamment, il y a la hausse des cris. En effet, un mois après les révélations de la chaîne britannique Bbc sur le scandale à 10 milliards de dollars de l’affaire Petro-Tim, la rue ne décolère pas. Et pas seulement au Sénégal. Comme si elle veut jouer pleinement sa partition, la Diaspora sénégalaise ne lâche pas son pétrole-gaz et fait de même que la plateforme Ar li nu bokk au Sénégal. A Washington, devant la Maison blanche, où les manifestations sont autorisées, de nombreux Sénégal se sont fait entendre de Donald Trump et l’Exécutif américain sur cette sombre affaire qui a les allures d’une tartuferie en bande organisée. Et même si les américains ne se sont pas encore prononcés sur ce scandale, comme leur représentant au Sénégal, Tulinabo S. Mushingi, qui a préféré, lors d’une visite dans nos locaux la semaine dernière laisser, la justice faire d‘abord son travail, force est de constater que les montants en question dans ce scandale sont libellés en dollars américain. Ce qui, leur donne, demain, le droit d’interpeller sur leur sol, tout acteur cité dans cette nébuleuse affaire. La jurisprudence Gadio est éloquente. Alors, gare aux Aliou Sall, Aly Ngouille et autres mis à l’index dans ce long processus.
A Paris, des Sénégalais ont aussi manifesté devant le siège de la multinationale Total qui a récemment signé des contrats d’exploration avec l’Etat du Sénégal. Et, nous dit-on, ils ont été reçu par une délégation de la société française d’hydrocarbures. «Nous ne pouvons plus rester les bras croisés et regarder une caste politique spolier nos ressources. C’est pourquoi, nous nous sommes levés pour dire non à ça. Le Sénégal ne sera pas comme le Congo. Nous manifestons symboliquement devant le siège de Total pour dire que nous voulons que la lumière soit faite dans les contrats de ressources naturelles du peuple sénégalais», scandait une manifestante sur le parvis de La Défense où trône le siège de la compagnie pétrolière.
Toujours dans le tempo, la section Aar li nu bokk Grande Bretagne ne démord pas. Ce mercredi 10 juillet, à partir de 17h30, elle organise une manifestation contre le géant pétrolier BP à Chatham House – London où se tiendra un évènement avec Bob Dudley, le patron de la compagnie britannique, comme principal intervenant. Ainsi, la communauté sénégalaise du Royaume-Uni va encore y vilipender le groupe pétrolier, Frank Timis et le frère cadet du chef de l’Etat sénégalais, Aliou Sall. Surtout que c’est la chaîne britannique Bbc qui a fait de succulentes révélations dans ce scandale d’une autre époque.
Réélu en février dernier, le pouvoir du Président Macky Sall se débat dans ce gros scandale de corruption depuis plus d’un mois. Loin de voir l’affaire se tasser vite, le système en place n’a pas manqué d’y voir une main étrangère qui tenterait de déstabiliser le Sénégal. Mais depuis lors, ses partisans multiplient les maladresses, erreurs de com’, accusations, «vérité» (El Hadji Hamidou Kassé : Ndlr), mensonges et autres couacs dans la gestion de ce scandale. Lesquels montrent que le régime Sall panique sur cette sombre affaire Petro-familialo-politico-médiatique. Et le peuple qui se fait entendre chaque semaine à travers des manifestations de rue, a obtenu la démission du frère du président de la République, Aliou, mis en cause directement dans cette affaire de la tête de la Caisse des Dépôts et consignations (Cdc). Ce, malgré son intransigeance dès le départ. Mais, cela a, semble-t-il, été loin de dégonfler la boule. Le peuple veut son pétrole-gaz, rien de plus.