Dakarmidi – Thierno Alassane Sall s’est détaché du « Macky », et continue son chemin dans un autre cadre plus clair. A savoir son mouvement dénommé « République des Valeurs », qu’il présentera aux Sénégalais samedi prochain.
Cela n’est pas nouveau. L’évolution politique du Sénégal indépendant est fortement d’événements de ce genre. Le premier acte de ce qui pourrait être appelé une dissidence fut posé en 1974 par maître Abdoulaye Wade responsable de l’UPS à Kébémer. Qui fera face intelligemment à Senghor qu’il venait de quitter, en créant le Parti Démocratique Sénégalais, qu’il définissait alors comme un parti de contribution. Plus tard, le parti socialiste du Président Abdou Diouf enregistra les départs successifs de feu Djibo Ka et de Moustapha Niasse.
Si le départ d’Abdoulaye Wade n’inquiéta pas, dans l’immédiat le pouvoir de Senghor, la dissidence de Djibo Ka et de Moustapha Niasse a sonné le glas du règne d’Abdou Diouf. Qui sera emporté par la vague du « sopimania » en 2000. Le Pds qui succéda au Ps n’a pas eu une meilleure fortune. Il sera à son tour emporté par la dissidence d’un certain Macky Sall.
Se pose alors la question de savoir, si Thierno Alassane Sall aura les moyens de secouer la muraille Apr en 2019. Seul l’avenir plus ou moins proche saura, nous édifier à ce propos. Toutefois il reste certain que la naissance de la « République des Valeurs » intervient à un moment où les partis politiques ont perdu de leur superbe et peinent à s’attirer les bonnes grâces des citoyens qui ont acquis une claire conscience de leur commande en matière de gouvernance. Il s’y ajoute que visiblement l’ancien ministre de l’Energie est adopté par sa ville natale de Thiès qui lui a décerné le titre illustratif de « lion » du Cayor. C’est dire que le nouvel adversaire du président Macky Sall a une base, un fief. Ce qui est un avantage certain pour tout homme politique qui aspire à des fonctions électives. Qui plus il bénéficie de préjugés plus que favorables de la part de ses concitoyens. Du fait de son refus de sacrifier les intérêts du peuple.
Avec tous ces acquis, il reste à Thierno Alassane Sall de faire preuve de génie politique, pour ne pas avoir le destin d’un Idrissa Seck dont la carrière a été hypothéquée par maître Wade, ou d’un Abdoulaye Bathily dont l’idéologie n’a pu prospérer auprès des masses populaires.
S’il le fait, il pourrait indiscutablement constituer demain une grosse menace pour le pouvoir en place en 2019. Car à défaut d’être roi, il peut être le faiseur de roi.
La rédaction