Dakarmidi – L’espace numérique est devenu une arène supplémentaire de bataille électorale au même titre que la télévision ou la presse papier et l’opposition sénégalaise a clairement une stratégie politique visant à occuper l’espace numérique pour contrôler les discussions en mettant en cause le gouvernement, l’acculer à la faute tout en exploitant ses maladresses. Le numérique sera le meilleur allié des candidats à l’élection présidentielle de 2019.
Le nombre d’utilisateurs sénégalais inscrit sur Facebook dépasse largement les 3 millions. Non seulement les Sénégalais sont de plus en plus nombreux à se rendre sur les réseaux sociaux, mais ils y sont également très actifs avec plus de 2,2 millions de liens partagées par Facebook sans compter Youtube, Messenger ou Twitter… et depuis quelques temps WhatsApp.
Généralement, ce sont les citoyens ainsi que les responsables politiques sénégalais les plus politisés qui sont les plus actifs en ligne, et internet sert surtout pour eux à prêcher des convaincus. La télévision reste certes l’outil d’expression politique préféré des politiciens sénégalais, mais Internet s’est installé dans les usages, au point d’être devenu le second espace privilégié de l’expression politique de partis peu invités à travers les médias comme le PUR qui avait la meilleure stratégie de communication sur internet lors des dernières élections législatives.
Les réseaux sociaux, les sites internet comme, Dakaractu, Seneweb, Leral, Pressafrik, Seneplus, Actusen, Dakarmidi, Senego, Senenews, Dakarecho …, tout comme les journaux papiers à 100 FCFA (Le Quotidien, Le Témoin, Les Echos, La Tribune, L’As, l’Observateur…) sont à la fois incontournables et complémentaires, l’un ne remplace pas l’autre et les monter les uns contre les autres est un combat perdu d’avance. Avec les journaux papiers, on est spectateur, avec internet et les réseaux sociaux on est participant.
Par conséquent ils deviennent des médias à part entière au Sénégal et il serait suicidaire pour les futurs candidats à la présidentielle de ne pas prendre les devants, de s’en passer, de les négliger, de les sous-estimer voire de considérer que ce sont des lubies pour ados en perte de repères.
Les réseaux sociaux servent aujourd’hui de supports à des conversations politiques qui ont toujours existé dans le passé, mais qui n’étaient pas forcément visibles, les opposants d’aujourd’hui, au pouvoir hier, sont devenus des activistes et des clicktivistes en ligne et présents sur tous les réseaux sociaux en critiquant tout ce que fait le pouvoir en place sans toujours proposer une alternative à un gouvernement démocratiquement élu.
Par Lamine Diaw