Dakarmidi – Dans son édition de ce lundi 16 avril 2018, un quotidien de la place a fait cas d’un ordre de recette émis à mon endroit par la Direction de la Solde pour des sommes indument perçues.
Pour l’opinion et pour la postérité, voici les faits.
Selon les usages, les ministres ayant quitté le gouvernement conservent leur salaire pendant six (6) mois. À la suite d’une consultation inopinée en ligne de mon compte le mois dernier, j’ai constaté que le salaire de ministre était toujours viré. J’ai informé mon gestionnaire de compte, puis saisi Monsieur le Directeur de la Solde pour demander l’arrêt immédiat des virements. Ce qui fut fait et un ordre de recette a été établi pour rembourser les sommes indument versées tel que je l’ai moi-même caractérisé dans l’objet du mail envoyé au Directeur de la Solde, le 13 mars 2018. Et par chèque BICIS N02079483 et reçu par le Trésor Public le 30 mars 2018, j’ai reversé l’intégralité malicieusement versées dans mon compte.
Pour moi, l’« affaire » était définitivement close. Mais malheureusement, elle venait de commencer pour des esprits malveillants qui cherchent et continuent de chercher à ternir mon image et ma réputation. En effet, depuis mon départ du gouvernement, des insinuations, des ragots sont régulièrement répandus un peu partout, y compris auprès de certains journalistes pour porter atteinte à ma réputation.
Je voudrais en conséquence faire ces quelques observations et commentaires :
1 – C’est moi qui ai relevé et signalé à l’Administration les versements indus. Comme noté plus haut, le terme « versement indu » vient de moi parce que cette somme ne m’étant pas due.
2 – Cette affaire n’aurait jamais existé si la Direction de la Solde avait correctement fait son travail en arrêtant à temps les versements (à moins que cela ait été fait à dessein) ;
3 – J’ai insisté auprès du Directeur de la Solde pour qu’il y ait une traçabilité de notre conversation par échanges de mails. L’objectif était de prouver, si de besoin, que l’initiative d’arrêt des versements venait de moi-même sachant que des individus malintentionnés pourraient demain se saisir de cette affaire pour me présenter sous de mauvais jours. Ce qui, malgré tout, est arrivé à travers l’article largement relayé par la presse en ligne et les réseaux sociaux. Je relève au passage qu’il y a des officines qui travaillent à faire amplifier tout ce qui est dit contre moi par un battage médiatique effroyable et à atténuer mes prises de position comme ma réponse à Monsieur Boun Abdallah Dionne sur l’affaire TOTAL.
4 – Dans le cercle restreint des fonctionnaires ayant traité cette affaire, une ou des personnes dans la chaine ont manifestement failli à leur obligation de réserve (j’exclus toutefois qu’il puisse s’agir du Directeur de la Solde). Ces derniers ayant oublié leur statut de serviteur de l’État pour devenir les mercenaires d’un parti politique dont ils défendent les intérêts. On peut à juste titre douter de la neutralité des certains hauts responsables triés sur le volet quand il s’agira d’enjeux plus importants que seront les élections) ;
5 – Pour avoir quitté de mon propre chef mon poste de ministre en charge de l’Énergie, j’ai renoncé à plus que 2 (deux) mois de salaire. Je rappelle aussi qu’étant Directeur Général de l’Autorité des Régulations des Télécommunications et des Postes (ARTP), j’avais fait réduire les émoluments du DG car les jugeant indument élevés ;
6 – Il y a également à s’interroger sur la déontologie de l’auteur de cet article qui n’a pas pris le soin de se rapprocher de moi afin d’avoir la vérité sur cette affaire. Son intention n’était manifestement pas la recherche de la vérité ;
7 – Cette tentative de calomnie n’ayant pas prospéré, je m’attends à ce que la campagne de dénigrement se poursuive à travers d’autres épisodes, comme m’en avait averti l’ancien Premier ministre et Président de Rewmi, Idrissa SECK. Au passage Abdoul MBAYE, ancien Premier ministre et président de l’ACT a déjà fait les frais de cette culture de caniveaux. En conséquence, je traiterai par le mépris les épisodes futurs déjà programmés.
Cette « affaire » montre aux Sénégalais combien les tenants du pouvoir ne reculent devant aucune forme de reniement. C’est pourquoi, c’est un devoir impératif de s’opposer par tous les moyens légaux avant qu’il ne soit trop tard.
J’invite dans ce sens tous nos compatriotes à se mobiliser massivement le 19 avril contre le projet de parrainage, premier jalon du plan de liquidation de notre démocratie.
Fait à Dakar, le 16 avril 2018
Thierno Alassane SALL