Dans quelques semaines, le Sénégal va étrenner de nouvelles infrastructures sportives de dernière génération dont l’arène nationale de lutte et la salle de basketball située dans le pôle urbain de Diamnaidio. Nous le devons à la bienveillante attention de Monsieur Macky SALL, le Président de la République, qui sait, mieux que personne, la place de choix que doit occuper le sport dans une nation en devenir.
Les sportifs ont un grand rôle à jouer dans la politique de l’émergence définie et mise en œuvre par le chef de l’Etat. Il suffit de les y intéresser pour que leur compétence, leur capacité et leur enthousiasme servent de levier à cette nouvelle politique qui entrevoie des jours heureux pour notre peuple. Nous, sportifs, n’avons pas le droit d’adopter des attitudes contemplatives face aux nombreux chantiers qui s’ouvrent dans notre pays. Formons un bloc homogène devant les défis sportifs qui nous interpellent et faisons en sorte que dans toutes les compétitions l’hymne national retentisse tant de fois et le drapeau tricolore hissé au mât le plus élevé de la gloire.
Cela dit, je voudrais très respectueusement suggérer à la plus haute autorité du pays de réfléchir sur la possibilité de donner des noms à l’arène nationale et le complexe Dakar Arena à des sportifs. Des icônes comme Abdourahmane Ndiaye Falang, le meilleur lutteur sénégalais de tous les temps et feue Aïda Diagne la meilleure basketteuse du cinquantenaire sont, entre autres postulants, de sérieux candidats. Cette proposition va dans le sens de perpétuer les noms de nos sportifs de légende en cultivant l’envie chez nos jeunes de pratiquer le sport jusqu’à des niveaux jamais encore atteints dans notre pays. Certes, nos hommes politiques et nos héros ont beaucoup de mérites pour avoir balisé tant de chemins pour les générations montantes. Des places historiques, des écoles, des avenues et boulevards et autres institutions peuvent porter leurs noms. Mais de grâce, laissons désormais le sport et ses dérivés aux sportifs.
Né à Saint-Louis, éduqué dans le Cayor et le Djoloff et grandi au Cap-Vert dans la tradition la plus épurée de l’humanisme sénégalais, je ne saurais ignorer le vécu flamboyant de nos Hommes-référence. La dénomination des lieux publics doit contenir une charge qui rappelle l’importance de la personne par rapport à l’activité dédiée. Les lieux sportifs doivent, à cet égard, porter le nom de gens du sport qui ont œuvré, de manière exemplaire, au rayonnement de leur discipline d’appartenance. Cette correspondance du lieu et du nom donne à la mémoire des lieux publics plus de cohérence, plus de légitimité et plus de répondant auprès des populations. En même temps, elle sert de marqueurs pour l’histoire monumentale de notre pays.
Aux lieux de sport, les acteurs du sport ; et à chaque lieu, ceux qui en sont les vecteurs majeurs qui peuvent en révéler, mieux que quiconque, l’exemplarité de la discipline sportive dans la formation éthique et mémoriale de la nation.
Majib SÈNE