Le choix précipité de Philippe Bohn pour diriger la compagnie Air Sénégal SA en gestation depuis plus d’un an, pose problème et suscite de grandes interrogations.
D’abord par la soudaineté de la décision de débarquer Mamadou Lamine Sow, nommé il y a un peu plus d’un an malgré une opposition farouche des professionnels de l’aviation civile et de proches collaborateurs du Président Macky Sall. L’on se souviendra que Mr Sow avait eu une gestion catastrophique de l’ANACS, devenue ANACIM et avait enregistré à la tête de cette agence le record de « courte durée ». Le Président Abdoulaye Wade avait enjoint son premier ministre, Mr Macky Sall de remercier son parent et ami qu’il avait proposé à ce poste. Les deux hommes avaient milité ensemble à la CIS dirigée alors par Macky Sall.
Mamadou Lamine Sow vient une nouvelle fois de battre le record, mondial cette fois, de la « courte durée » d’un responsable à la tête d’une compagnie aérienne !! Figurez-vous qu’il n’a même pas eu le temps de réaliser le moindre vol ni de transporter un passager ! Pour le consoler d’avoir avalé une si grosse couleuvre , il est « bombardé » Président du conseil d’administration. Il aura, tout de même, profité du court temps pour recruter ses frères, sœurs, cousins, neveux, nièces, membres de sa belle famille sans qualifications aucunes.
Mais le plus important reste dans ce dossier, le débarquement de Philippe Bohn à la tête de la compagnie. Cette décision n’est pas passée au titre des mesures individuelles au conseil des ministres mais par une procédure spéciale que seule ne maitrise que le Président Macky Sall !
La presse a titré : « Le Président Macky Sall mise sur le carnet d’adresse de Philippe Bohn ! » sous-entendu : carnet d’adresse aéronautique.
Phillipe Bohn, tout Senior Vice-Président d’Airbus Group qu’il fut, n’a aucune technicité aéronautique (il est reporter photographe de formation et maitre yoga.
De carnet d’adresse, Philippe Bohn n’en possède d’autre que celui, bien fourni du reste, de la mafia françafricaine.
Philippe Bohn n’est pas un professionnel de l’aviation civile. Ses compétences et son domaine de prédilection se situent ailleurs. Dès lors l’interrogation suivante s’impose! Pourquoi ce choix porté sur un tel personnage n’ayant aucun background technique, aucune aptitude à diriger une compagnie d’une telle dimension dont les métiers sont si diversifiés et si complexes !
L’observateur averti aura facilement démêlé l’écheveau !
La lecture du business-plan concocté par SEABURY Group pour Air Sénégal SA propose curieusement l’acquisition de bi-turbopropulseurs comme Dakarmidi l’annonçait hier, à sa une, pour démarrer les opérations de la compagnie.
Les deux avions identifiés sur le marché sont le Q400 (Avion Canadien fabriqué par Bombardier) et l’ATR72-600 (Avion Franco Italien fabriqué par Airbus group) .
La compagnie sénégalaise opte curieusement pour l’ATR72-600 qui, pour être un bon avion est surclassé dans tous les domaines de l’exploitation par le Q400. Le Q400 à un meilleur rayon d’action, un meilleur plafond d’opérations, une meilleure vitesse que l’ATR72-600, qui ne le surclasse que légèrement sur la consommation de carburant.
Du reste Air Sénégal International et Sénégal Airlines ont exploité des Q400 sur les liaisons intérieures et de voisinage proche (Ziguinchor, Cap-Skirring) avec beaucoup de satisfaction. Le Q400 est équippé d’un APU (Auxiliary Power Unit : Groupe embarqué auxilaire) qui permet l’alimentation électrique de l’avion et sa climatisation lorsque les moteurs sont arrêtés, alors que l’ATR72-600 dans les mêmes conditions, nécessite le branchement d’un GPU (Ground Power Unit : Groupe électrogène) et d’un Groupe de climatisation externe .
Sur les terrains non dotés de ces deux équipements, il faudra nécessairement maintenir un moteur (turbine) en fonctionnement pour pouvoir maintenir les passagers et l’équipage à bord pendant le temps d’escale.
Véritablement, ce choix est questionnable lorsque l’on sait que Air Côte d’Ivoire, Ethiopian Airlines, Asky ont choisi le Q400 et que même Jérôme Maillet, le nouvel adjoint de Philippe Bohn, ancien DGA de CONGO AIRWAYS en faillite, avait fait le même choix, en vantant les performances de cet avion par rapport à ses concurrents : https://youtu.be/E22y1W83zsM
L’observateur averti arrivera à la conclusion que le choix de l’ATR72-600 aurait été « poussé » par l’ancien Vice président d’Airbus Group, qui se réclame de l’amitié du Président de la République depuis plus de 15 ans. Sa nomination soudaine serait-elle à mettre sur le compte de cette « vieille amitié »?
Le business plan établi par Seabury group en Décembre 2016 (dont nous vous présentons les 50 premières pages) détermine le coût d’acquisition de l’ATR72-600 à 22,7 Millions de $ comme indiquait hier Dakarmidi, soit environ 19 Millions € par avion. Il était donc budgétisé pour les deux avions à $45,4 millions soit €37,9 millions.
En Juin 2017, soit 06 mois plus tard, Mme la Ministre du Tourisme et des Transports Aériens, Maïmouna Ndoye Seck flanquée de Mr Mamadou Lamine Sow, alors DG de la compagnie, s’envolent pour le Salon aéronautique du Bourget pour signer la convention d’acquisition de ces appareils pour un montant total, tenez vous bien de €50 millions: https://youtu.be/y0WP3BKHyGE
Sophie Av Ipend était aussi du voyage:
https://youtu.be/IfoO2Fl8yac
Stupéfaction et émoi dans le milieu aéronautique international, la signature de cette convention fait les gorges chaudes au salon du Bourget ! Plus de €12millions de différence du coût d’acquisition entre Décembre 2016 et Juin 2017.
On a jamais enregistré une telle inflation des prix sur une si courte période dans tous les marchés de l’aéronautique!
31% d’augmentation du prix catalogue de l’avion en moins de six mois !!!
Il y’a forcément un « loup » quelque part qu’il faut débusquer! Ce sont, tout de même, près de fcfa 8 milliards dont-il est question.
Quand on sait que le Q400 Neuf, sorti d’usine coûte $32Millions pièce soit €26 millions, il y a de quoi se cogner la tête contre les murs.
L’avènement du maître Yoga à la tête d’Air Senégal SA ne résulte pas de considérations relatives à ses compétences intrinsèques de manager! Mais tout simplement, pensent certains analystes, au fait de l’aéronautique, d’un formidable retour d’ascenseur!
Reconnaissant son incompétence à diriger une compagnie aérienne, Philippe Bohn recrute à grand frais, Jérôme Maillet fraîchement « débarqué » de Congo airways où il était Directeur Général adjoint, pour mauvais résultats, ayant mené la compagnie à la faillite. À suivre
La rédaction