Dans l’affaire Karim WADE où l’Etat doit recouvrer des dizaines, voire des centaines de milliards, les avocats de l’Etat réclament leur part qui se chiffrent à des centaines de millions, pour ne pas parler de milliards.
Les procureurs Alioune NDAO et Antoine Abdoulaye DIOME qui ont abattu le vrai travail, en passant beaucoup detemps à traquer les fonds, à éplucher des milliers de documents d’information et d’enquête et à défendre « leur dossier » à l’audience, sont pourtant ceux qui seraient en droit de réclamer un « pourcentage ». Mais ces magistrats doivent seulement se contenter de leurs salaires (normal) et devront travailler toute leur vie sans percevoir, licitement, les sommes aujourd’hui réclamées par les avocats.
Que dire des magistrats instructeurs et ceux qui ont condamné Karim WADE à une peine de prison et au paiement de cet argent tant convoité par l’Etat.
Tous ces fonctionnaires (magistrats) n’ont eu droit qu’à une indemnité spéciale qui est peu consistante, sans oublier qu’Alioune NDAO a même été « viré » sans avoir été « dédommagé ».
Dans l’affaire Aida Ndiongue, des magistrats ont également abattu un gros travail qui permet aujourd’hui à l’Etat de pouvoir recouvrer des dizaines de milliards puisque tous les biens de la dame ont été confisqués.
Il en sera probablement de même dans l’affaire Khalifa SALL, également poursuivi pour blanchiment (pour avoir manipulé des biens provenant d’escroquerie et de détournement), et qui donc, risque de voir tous ses biens d’origine licite et illicite confisqués au profit de l’Etat, conformément à la loi de 2004 sur le blanchiment.
A ces magistrats, il faut ajouter les autres fonctionnaires comme les gendarmes, policiers, inspecteurs des domaines,… qui ont participé à la traque des biens mal acquis, en ne se contentant que de leurs salaires et d’indemnités.
Ce tableau nous permet de constater que ceux qui ont réellement permis à l’Etat de recouvrer « ses » milliards, n’en profitent pas, alors que des avocats qui ont seulement plaidé ont droit à des honoraires exorbitants.
Cela nous pousse à ramener une question sur la table et à suggérer un débat.
La question qui revient est relative au fonds commun des magistrats, « gelé » par le Président de la République, qui aurait permis aux magistrats, à l’instar des fonctionnaires du trésor, des impôts et domaines, de la douane et du greffe, d’être rémunérés pour les fonds importants qu’ils font rentrer dans les caisses de l’Etat.
Le débat suggéré est lié au fait qu’il est incompréhensible que des avocats puissent être engagés par l’Etat pour « plaider » sa cause alors qu’il y a des magistrats compétents et très bien formés pour défendre la société (le Ministère public) et l’Etat(l’Agence judiciaire de l’Etat) sans lui demander un pourcentage en retour ou des honoraires exorbitants, exactement comme tous les fonctionnaires qui travaillent quotidiennement très durs en ne se contentant que de leurs salaires et indemnités.
Ces magistrats du Parquet et de l’Agence judiciaire de l’Etat sont rompus à cette tâche qu’ils accomplissent tous les jours et ainsi, les avocats doivent être écartés pour faire « des économies » et pour éviter d’éventuels conflits d’intérêt.
Contribution anonyme
Source – Dakaractu