Dakarmidi – Les fruits de la politique suivie, depuis 1960, par le Système, nous les voyons, nous les touchons, leur amertume emplit notre bouche. Chaque année, chaque mois, chaque semaine accroît au Sénégal le « pourrissement » de la situation, au point de le rendre bientôt sans remède.
Les élections présidentielles du 24 février 2019 seront décisives. Nous devons surmonter, les uns les autres, notre inclination politique, ce qui dans nos convictions est d’ordre passionnel et presque viscéral, et mesurer, vraiment, l’enjeu de la partie que va jouer notre pays dans les prochains jours.
Un électeur est, par vocation, appelé à faire un choix important. Si sa sensibilité se trouve accordée aux passions d’un parti ou d’un individu, la grandeur du Sénégal lui importe plus que tout. Or il ne peut pas ignorer les deux termes de l’alternative qui nous tient : ou la perpétuation d’un système, et ses suites inévitables, et ses conséquences sur le Sénégal ; ou le changement qui appelle une gouvernance plus responsable, plus ambitieuse et plus attachée à notre épanouissement commun.
Douze années de détournements de deniers publics et de tentative de dévolution monarchique du pouvoir avec Abdoulaye Wade, c’est regrettable. Sept années suivantes de spoliation de nos biens et de gestion qui se confond à la vie familiale et clanique avec Macky Sall, c’est inacceptable.
Non ça suffit ! Il faut se mobiliser en masse en faveur d’une figure politique qui incarne le changement. En soutenant Sonko, nous ferons de nos cartes d’électeur, comme d’une pierre, deux coups. D’une part nous mettrons hors d’état de nuire Macky Sall, Moustapha Niasse, Tanor Dieng et tous ceux qui leur ressemblent et s’assemblent avec eux, cette clique qui tourne inlassablement les rouages du Système, ridiculise la justice et corrompt l’Etat de droit. D’autre part en freinant Macky à un seul mandat, nous affirmerons, comme un lion dans la jungle, la suprématie du peuple sur les élites qui prendront conscience définitivement que le respect des principes de l’Etat de droit et la gouvernance économique aux standards des grandes démocraties assureront, désormais, leur survie à une élection.
Le changement du Système apparaît, non comme une chance à courir entre plusieurs autres, mais comme notre dernière chance.
Bassirou Guèye Ngala