Un soir de 11 Décembre 1961, est né un enfant, sous la fraîcheur et les flammes du Sine, et dans les registres de l’état civil de Fatick, du nom de Macky Sall. Un bébé né un an après l’indépendance, loin des mouvements politiques de la capitale, et que rien ni personne ne prédestinait, si ce n’est Dieu, au statut de Président de la République.
Issu d’une famille modeste, mais riche culturellement, le jeune Sall est très tôt conscient de la situation qui l’attend, dans un souci profond de faire émerger le nom de sa famille, et de participer grandement au développement de son pays. Il a été, comme tout enfant sénégalais, élevé sous le couvert de sa mère, Adja Coumba Thimbo, femme au foyer, exclusivement dévouée à son mari Amadou Abdoul Sall, alors gardien d’école. Feu son père, militant du Parti Socialiste, avait un jour vu le cortège de Senghor passer sous ses pieds, et derrière lui, dans une cour sableuse et arborée, son fils aîné s’amuser, inconscient de cette connexion que Dieu allait établir entre lui (Macky Sall) et la plus haute station de la République.
Rien ni personne ne pouvait convaincre El Hadj Amadou Abdoul Sall que ce fils versé dans les tourbillons de la jeunesse et dans les études, serait amené un jour à présider aux destinées de millions de concitoyens et qu’un soir de 25 Mars 2012, il allait prendre la suite de cet homme de culture, père de l’indépendance sénégalaise, Léopold, cet enfant de Joal, qui était passé il y’a plus d’un demi siècle, à vive allure sous ses yeux.
Au-delà des frontières de Fatick, le miracle s’est produit, Macky Sall ce géologue géophysicien est devenu le quatrième Président du Sénégal, loin du rêve de ses parents, cet enfant qui devait grandir et devenir un enseignant dans cette même école primaire où il a étudié et sa future épouse prédestinée peut-être à prendre le relais de la dame Thimbo qui avait sa table installée aux abords de ce même établissement primaire.
Entre études et difficultés de la vie, trop de coups durs ont marqué la vie du jeune Macky Sall, cela a forgé son caractère, formé sa pensée et poussé son destin aux limites des stations d’honneur que peut offrir une République.
Macky Sall aime protéger ses amis, même quitte parfois à les isoler, loin de toute compréhension, mais il assume cependant le rôle de protecteur qu’il a le devoir de jouer au-delà de la famille, des amis, pour tout un peuple, marqué par l’histoire de ses aïeux.
L’enfant de Fatick, est un pur produit du brassage ethnique, il est Toucouleur, né sur les terres Sérères. Il parle couramment le sérère, et manie avec élégance sa langue de sang, le « Hal Pular »
Après un diplôme obtenu à l’Institut des sciences de la terre (École nationale supérieure du pétrole et des moteurs de Paris), Macky Sall comme tout jeune fraîchement diplômé, cherche à s’insérer dans la vie, son père est décédé, sa mère est une veuve au service exclusif de l’éducation de ses enfants, une dame qui aura versé toute sa vie, dans la pratique cultuelle. Et l’actuel Chef de l’Etat est conscient de ces dures réalités que la vie a fait porter à sa famille, même s’il cherchait, alors étudiant en faculté des sciences à l’université Cheikh Anta Diop, à garder la joie de vivre dans l’entéléchie d’un monde souvent cruel et plein de trahison.
Macky Sall a fait des études en géophysique et en géologie, et qui dit géologie parle de flair, de patience, d’intelligence, de rapidité dans l’analyse et surtout de maîtrise de soi face aux largesses des profondeurs de la terre.
En 1990, il intègre le Parti Démocratique Sénégalais, le Sopi est à son apogée, Wade prive à Diouf le sommeil, la première leçon bien sue du jeune militant, à peine âgé de 28 ans. Il sait qu’il doit attendre son heure sonner, il reste alors dans la masse, observateur et soumis à l’idéologie du Parti, Wade était alors considéré par le peuple comme un « messie » de la politique venu libérer tout un pays, face à son adversaire, qui commençait à être usé par le pouvoir, le temps et ses dérivées.
* Son passage à l’assemblée et sa démission, la naissance de l’APR et son élection à la tête du pays
Dieu parle aux doués de raison. Et Macky Sall avait certainement entendu la parole du Seigneur. Il avait attendu le bon moment pour se retirer d’un parti qui ne voulait plus de lui, et qui avait craché du feu ardent sur son avenir politique.
Son éviction au poste de Président du parlement laissera un vide autour de lui, esseulé pendant un temps, privé de tous les avantages rattachés à l’ex-premier ministre qu’il fut et à l’ex-patron du pouvoir législatif qu’il incarnait. Mais cependant s’est glissé dans cette anomalie de la République, un fait intéressant, inhérent à la nature et à ses mystères. Les chiffres ont parlé lors de sa « démission » de l’hémicycle, 22 députés avaient dit non, et quand le chiffre est additionné il nous donne le chiffre 04, comme pour lui annoncer qu’il serait le quatrième Président de la République du Sénégal. Alors quelques mois plus tard est né l’APR, ce Parti qui incarnera l’espoir de tout un peuple, qui réclamait le départ de Wade de la tête du pays. Alors, brûler des pneus était devenu légitime ; la place de l’obélisque devient de fait, le champ de toutes les lamentations.
Le Pape du Sopi est partout discrédité, vilipendé et isolé. Son supposé projet de dévolution monarchique fait peur aux Sénégalais. Lui-même est monté au créneau pour démonter une telle absurdité mais le rouleau compresseur de l’opposition était déjà lancé et rien ne pouvait l’arrêter.
De partout sonnaient les sirènes de la désapprobation de tout un peuple envers le clan Wade. L’inquiétude et la peur de l’inconnu s’installèrent dans tous les cœurs et les esprits. Devant l’imbroglio qu’avait occasionné la volonté du Pape du Sopi de se présenter pour un troisième mandat, la jeunesse se mobilisa et se ligua contre ce qu’elle appelait un projet de coup d’Etat constitutionnel et un banditisme électoral intolérable.
Macky Sall avait profité de cette situation défavorable à Wade pour percer les lignes de ce dernier et manœuvrer dans les prairies jaunes et bleues. Arriva alors ce qui devait arriver, contre toute attente, le second tour mettra en selle Wade et son « ancien élève » Sall, un duel qui emportera finalement le Pape du Sopi, son histoire et son idéologie.
Alors, le Peuple n’avait pas élu Macky Sall par conviction, non, il avait défait Wade par colère. Avait sonné, loin de toute coercition, dans les voies singulières de la démocratie, l’heure de redorer le frontispice de la République.
La nature favorise quelques-unes des créatures du Seigneur, qui ont compris avoir eu des positions de faveur, non pas par leur mérite mais par l’infinité de la Puissance de Dieu. Le Président Macky Sall en est un et semble être conscient de cet état de fait, il le partage d’ailleurs souvent avec quelques-uns de ses proches amis.
Aimé ou mal-aimé, qu’importe le sentiment qu’on lui voue, Macky Sall est un homme de son temps, qui a pour ambition de faire sortir de terre l’espoir, de remettre son passé sur le tapis de l’histoire, comme dans un film qui retrace tout son parcours, pour résoudre les difficultés que ne doivent plus traverser ces enfants au cas similaire, de Fatick, de Bambilor, de Wakhgouneu, de Barkedji, etc.
Sous le règne de Macky Sall, que d’hommes politiques ont séjourné en prison, le Sénégal était-il si malade que ça ?
Ses fils sont-ils si rebelles que ça ou son Président est-il si intolérant que ça ?
La gestion des affaires de la République demande beaucoup de grâce, les décisions qui en découlent doivent être prises avec sagesse, et c’est cela qui incruste le nom d’un homme dans les pages d’or de l’histoire de l’humanité.
La raison parle à la conscience sans lui priver de ses substances, un petit sourire peut guérir des milliers de maux, comme des milliers de maux peuvent être vaincus par de la pure tendresse. Notre démocratie a encore besoin d’un coup de lustre pour qu’elle absorbe toutes les ondes négatives dans son champ, le Sénégal le mérite, rien que pour ses futures générations.
* Marieme Sall : mission accomplie
Derrière chaque grand homme il y a une femme, et cet adage s’est manifesté sur le destin de Macky Sall. Marieme Faye est apparue dans sa vie en 1992, sous la canicule de Diourbel. Une femme qui s’est battue toute sa vie durant pour hisser au plus haut sommet la carrière de son époux. N’est-ce pas Alfred de Musset qui disait que « Rien ne nous rend si grand qu’une grande douleur »
Alors gérant ces douleurs, elle sera le socle du destin de Macky Sall, transformant ainsi en or toutes les étapes de la vie de ce dernier. Des postes de ministre, en passant par la primature, puis à l’assemblée nationale, jusqu’à la démission, Marieme Sall eut à chaque fois, un comportement digne et engagé. Elle n’a jamais baissé les bras car sur ses épaules étaient posés un rêve, des vies, et elle se devait moralement de surmonter toutes les formes de persécution et d’épreuves pour arriver à cette station de béatitude. L’histoire retient toujours les noms des dames qui endossent avec dignité leur souffrance et se chargent avec détermination de faire rallier leurs époux aux cimes de la réjouissance. Marieme Sall aura livré ce combat, fait face à de terribles naufrages, hissant son homme au piédestal de la République, élevant avec brio ses enfants, et propulsant sa famille au rang des ascendances les plus en vue dans ce pays. Et cela n’est point un jeu d’enfant, ni une dramaturgie, mais une forteresse de mystères qui dort dans la poitrine de chaque femme engagée, dans des époques différentes certes, mais dans une répétition de l’histoire sans omission d’aucune de ses séquences.
Aujourd’hui que 2019 pointe à l’horizon tirant par ses ailes l’élection présidentielle, la Première dame va livrer un ultime combat, celui du second mandat, d’un homme au destin politique presque achevé. Eh oui, les années passent vite et le monde n’attend plus personne, 07 années se sont écoulées à un rythme infernal, et à quelques encablures du premier trimestre de 2019, le Sénégal connaîtra en cette tranche de l’année le nouveau locataire du Palais de la République, le peuple retient son souffle !!!
La rédaction