Dakarmidi – Dans nos précédentes chroniques, nous dénoncions l’impéritie qui règne dans l’arène sénégalaise. L’arène nationale à deux reprises a été victime d’exactions et de vandalisme qui ont heurté la bonne conscience de tous ceux qui sont passionnés de ce sport, abusivement appelé « sport national ».
L’éthique et la morale sont souvent piétinées dans ce milieu poreux à la violence, malgré moult efforts pour incruster dans les mémoires, une sagesse comportementale telle que nos anciens nous l’ont appris. Les riverains du stade Iba Mar Diop, qui abrite souvent des combats de lutte, n’ont cessé de se plaindre d’une insécurité ponctuée par des agressions, dont les auteurs sont invariablement les accompagnateurs des lutteurs.
Ils décuplent leur forfaiture aussitôt après les combats qui se terminent souvent tard dans l’obscurité. Les riverains du Stade Demba Diop ont subi les mêmes désagréments, chaque fois qu’un combat de lutte y est organisé, surtout en nocturne. Il me souvient à l’époque qu’un arrêté préfectoral avait fixé l’heure à laquelle les combats de lutte devaient se terminer, c’est-à-dire au plus tard à 19h. Cet arrêté, que je sache, est mort avant même que de naître, faute d’application. Cette fois ci encore, le CNG a décidé de ressusciter cet acte administratif, assorti de quelques recommandations, pour donner satisfaction aux revendications des riverains des lieux où se déroulent les séances de lutte.
Du temps des arènes sénégalaises de Fass, il n’y avait aucun combat qui se terminait après le crépuscule. Il va sans dire que, l’application de cette mesure est sujette à une organisation de qualité, c’est-à-dire ferme et sans concession. L’adage dit bien qu’on ne peut pas faire une omelette sans casser des œufs.
Pour le bien de tous, il faut que les amateurs soient solidaires avec les organisateurs, dont le souci majeur est de mettre de l’ordre dans cette discipline sportive dont les adeptes se multiplient de jour en jour.
Dans le cadre que voilà, il convient de tisser convenablement, la trame de la solidarité en la rendant effective et agissante, pour l’honneur et la gloire de la lutte sénégalaise.
La lutte qu’on l’accepte ou non, est devenue de nos jours, un grand sanctuaire pour le business. Les conflits d’intérêts s’entrechoquent, la guerre de positionnent atteint un niveau de démesure inquiétante, les attaques crypto personnelles sont presque érigées en système et le tout prend la forme d’un cocktail dangereux, qui ne présage rien de bon. Il en est de même des écuries qui mènent entre elles une singulière, guerre froide qui ne dit pas son nom, ce qui est dommage pour la notoriété de la lutte.
À preuve, les faces à faces entre lutteurs, organisés à la télévision par les promoteurs se terminent le plus souvent en queue de poissons, qui n’incitent pas les sponsors à injecter de fortes sommes d’argent dans l’arène.
Ce sont là autant de récriminations qui n’honorent guère l’arène sénégalaise.
Majib Sène