Dakarmidi – Les élections législatives sénégalaises de dimanche dernier se sont globalement tenues dans des conditions de transparence même s’il a été noté par divers endroits des dysfonctionnements dus à la pléthore des listes (47 au total) et aux pluies, a relevé mardi à Dakar, Catherine Samba Panza, ancienne Présidente de la Transition en République Centrafricaine et cheffe de la Mission d’Observation Electorale de l’Union africaine (MOEUA).
Img : Les législatives sénégalaises se sont globalement bien déroulées selon la mission d’observation de l’UA
« Le scrutin législatif s’est globalement tenu dans des conditions de transparence malgré des constats de dysfonctionnements », a dit Mme Panza, invitant les différents candidats au respect du verdict et à recourir, en cas de contestation, aux voies légales.
Elle présentait les conclusions préliminaires de la Mission d’observation électorale de l’Union africaine pour les élections législatives du 30 juillet 2017 au Sénégal. Les 40 observateurs de la MOEUA étaient divisés en 16 équipes déployées dans 13 régions (sur 14) et qui ont visité 279 bureaux de vote.
La MOEUA fait remarquer que « par le climat de méfiance qui règne au sein de la scène politique il y a également des griefs qui menacent la stabilité du pays. C’est pourquoi nous invitons tous les acteurs politiques à un dialogue pour ne pas compromettre la longue tradition démocratique du Sénégal », a poursuivi Catherine Samba Panza.
Au total 6.214.178 électeurs sénégalais votaient dimanche pour départager 47 listes et élire les 165 députés de la 13eme législature. Ils étaient répartis dans 14 638 bureaux de vote dont 13 989 sur le territoire national.
Avec la réforme de l’article L78 du Code électoral, l’électeur était autorisé à prendre au moins cinq listes sur les 47 pour faciliter le vote. Le Conseil constitutionnel avait également autorisé ceux qui n’ont pas encore reçu leur carte d’identité biométrique CEDEAO faisant aussi office de carte d’électeur, de voter avec les anciennes CNI numérisées ou le passeport.
Selon la Direction générale des élections, ces législatives ont coûté plus de 9 milliards francs cfa.
La cheffe de mission de l’UA fait aussi remarquer que son équipe a relevé que 90% des bureaux visités n’ont pas ouvert à l’heure, 45% ont ouvert avec une heure de retard et 10% avec un retard de plus d’une heure à cause de la non-disponibilité des bulletins de vote et de la pluie de la veille.
« L’atmosphère était calme, 66,6% des bureaux ont été accessibles aux personnes vivant avec un handicap. Les files d’attente sont dues aux lenteurs dans le vote mais il y a une évolution positive de l’affluence par rapport aux législatives précédentes et les scellés des urnes étaient disponibles à plus de 90%. Le matériel électoral était disponible en quantité suffisante et à 97% dans les bureaux visités et le secret du vote, garanti à 98%, n’a été compromis que dans de rares cas.
Les personnels des bureaux de vote étaient suffisants avec une moyenne de trois agents. Des problèmes d’éclairage ont été notés au dépouillement des votes », a ajouté Catherine Samba Panza.
Forte de 40 membres, la MOEAU est composée d’ambassadeurs accrédités auprès de l’UA, de parlementaires panafricains, de responsables d’organes de gestion des élections et d’organisations de la société civile africaine, explique la CUA.
La mission procède à une observation et une analyse « indépendantes, objectives et impartiales » de la conduite du scrutin, à la lumière des dispositions pertinentes de la Charte Africaine de la Démocratie, des Élections et de la Gouvernance, adoptée en 2007 et entrée en vigueur en 2012.
Outre l’observation électorale directe, la mission de l’UA a rencontré divers acteurs du processus électoral, notamment les autorités institutionnelles, les coalitions des partis politiques et indépendants en compétition, les organes de gestion et de supervision des élections, les représentants des médias ainsi que les organisations de la société civile sénégalaise.
Les observateurs sont issus de 24 pays africains : Algérie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Guinée Equatoriale, Libye, Mali, Mauritanie, Niger, République Centrafricaine, République Démocratique du Congo, République Sahraouie, Rwanda, Sierra Leone, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Togo, Tunisie et Zimbabwe.