Dakarmidi – Le Qatar veut-il se débarrasser subtilement d’un colis devenu encombrant? Ou a-t-il les moyens de tordre le bras du Sénégal avant 2019 pour imposer Karim Wade comme son candidat en 2019? L’émirat est réputé pour ses pratiques d’ingérence dans beaucoup de coins du globe. Une des raisons pour lesquelles le Sénégal a renforcé l’axe de surveillance Doha – Dakar.
Karim Wade aussi veut rentrer, il en a officiellement émis le souhait, via ses réseaux princiers, mais son retour au pays n’est plus le combat des sénégalais, qui veulent d’abord et à tout prix comprendre les motifs de son « exil » et le contenu du protocole qui l’a ligoté jusqu’ici.
Pourquoi d’ailleurs demander une autorisation pour revenir au Sénégal, cela ne montrerait-t-il pas à suffisance que Wade fils n’est pas exempt de tout reproche, car si tel était le cas pourquoi ne pas prendre son vol et atterrir directement à Dakar, ou mieux encore, passer par la Mauritanie, emprunter Rosso par les pirogues et atterrir sur les baies de Dagana, fief d’un de ses poulains? Sauver le Sénégal en vaut réellement ces sacrifices! En réalité, il y’a eu deal entre le régime en place et Wade fils, dans lequel le dernier cité est lourdement perdant.
Retour sur un silence qui en dit long sur sa culpabilité
Les clauses de ce protocole n’ont jamais été dévoilées par les deux parties, ni même par Doha, et pourtant, il y’a eu véritablement un protocole, des engagements pris de part et d’autre qui ont fini par émailler les acquis démocratiques de tout un pays. Depuis que Karim Wade a atterri à Doha, il n’est apparu qu’une fois sur une photo, sur laquelle il n’était même pas au centre, et pourtant pour qui connait bien l’homme sait qu’il ne se laisse pas faire, même dans des situations les plus compliquées. Son passage à Rebeuss était une attraction car il ne se passait jamais deux jours sans qu’il n’occupe la une de l’actualité du pays, en donnant son avis, parfois salé, très salé même, sur la démarche du régime en place, il était à moins de 02 km du Palais de la République. Aujourd’hui qu’il est à 7229,9 km de Dakar à vol d’oiseau, pourquoi ne donne-t-il pas son avis sur la situation du pays, surtout en cette période, où ce dernier est frappé par de gros scandales? Il y’a vraiment anguille sous roche! Il y’a eu entre temps le rappel à Dieu d’éminentes personnalités politiques et religieuses, mais jamais Wade fils n’a daigné envoyé un communiqué pour présenter ses condoléances, ou si tel fut le cas, il filtre toutes ses actions loin des médias pour respecter scrupuleusement les termes du protocole de Doha.
Sur le dossier de Karim Wade, le trancheur de gorge est loin d’être le Président Macky Sall, il faudrait le chercher ailleurs, très loin du Palais présidentiel. En d’autres termes, cet exil n’est point forcé si on se réfère à quelques lâchées de pétales d’un très proche collaborateur de Wade, qui dans ses confidences, dira : « Karim Wade avait croisé les doigts jusqu’au décollage du jet, car disait-il que Macky Sall pouvait changer d’avis d’une minute à l’autre ». Alors, qui a tord, qui a raison?
Dans ce Sénégal, il est difficile de sanctionner les fauteurs de troubles, mais en même temps compliqué de restaurer l’ordre. Et pourtant quand Wade fils était intronisé tout puissant Ministre de la terre et du ciel, que n’a-t-il pas fait avec l’argent du contribuable, ou avec la Sovereign Guarantee de l’Etat du Sénégal? Des dégâts, de vrais gaspillages, qui avaient fini par plomber l’économie du pays.
Aujourd’hui qu’il cherche à ce que le peuple le réhabilite, il lui faut d’abord fournir à ce dernier les pièces justificatives de son innocence, et si un tel acte n’est pas posé, Wade fils ne pourra pas bénéficier du soutien des « dieux » au carrefour de 2019 ….. et c’est cela la vérité !
La rédaction