Dakarmidi – Ils cherchent partout. Ils mettent la main dans tous les coins pour obtenir des éléments compromettants contre l’ancien Ministre d’Etat qui vient d’annoncer sa candidature. Samuel Sarr empêche le pouvoir de dormir. Car sa candidature prend de l’ampleur avec des vagues de soutien à travers le pays et la diaspora, compte non tenu des hauts dignitaires du Pds prêts à l’accompagner. Les faucons du Palais qui souhaitent réélire le président Macky Sall dès le premier tour, voient la candidature de Samuel Sarr comme une menace pour la réélection de l’époux de Marème Faye. Selon nos sources, des études ont prouvé la montée de la cote de popularité de Samuel Sarr sur l’axe Touba, Mbacké, Diourbel, Mbour, Kaolack, Ziguinchor et Dakar. Voilà pourquoi, les faucons du Palais ont approché des autorités gambiennes pour activer un dossier qui date des années 90 lorsque Samuel Sarr aidait la Gambie dans un contrat de fourniture de pétrole au Nigéria. DakarTimes a pu obtenir le dossier entier et vous révèle l’essentiel de cette affaire.
Plusieurs personnes qui fréquentent le Palais ont beaucoup manœuvré pour freiner Samuel Sarr dans son ambition de solliciter le suffrage des sénégalais. Certes, Macky Sall et son épouse ont toujours entretenu d’excellentes relations avec cet ancien Ministre de Me Abdoulaye Wade mais aujourd’hui Samuel veut descendre dans l’arène politique comme le lui ont demandé des responsables du Pds et des sénégalais apolitiques. En dépit de son emprisonnement en 2015, le Ministre Samuel Sarr n’a pas nourri une animosité à l’égard du Président Macky Sall. C’est dans la prison que son marabout de Serigne Cheikh Saliou qui a conseillé de ne plus attaquer le président de la République, qui qu’il soit… Au sein du Pds, plusieurs responsables qui doutent de la candidature de Karim Wade se sont engagés pour soutenir Samuel Sarr parce qu’ils ont décidé de ne jamais voter pour Idrissa Seck même si ME Wade leur donner une consigne de vote en ce sens. Alors Samuel Sarr entend proposer son projet de société aux sénégalais en 2019. Seulement, les faucons du Palais n’entendent guère laisser l’ancien Ministre d’Etat se présenter à la présidentielle de 2019. Que feront-ils donc ? L’amener à l’exil comme Karim Wade ou le mettre en prison sans délit ? Le dossier gambien étant un pétard mouillé…
Première transaction du pétrole brut entre Banjul et Abuja
Arrivé au pouvoir, l’ancien président gambien Yahya Jammeh avait loué les services de Samuel Sarr en raison de ses bonnes relations avec le gouvernement nigérian. Il voulait que ce dernier l’aide dans une transaction afin de faciliter la levée du pétrole depuis le Nigeria. Un ancien responsable gambien était parmi les officiels qui coordonnaient le don de pétrole du Nigeria à la Gambie. L’affaire du pétrole a plus tard fait surface devant les tribunaux britanniques parce que la société Chantrills Corporation qui travaillait avec Samuel Sarr, avait poursuivi le gouvernement gambien pour rupture abusive de contrat. Chantrills a été proposée par les fonctionnaires de la NNPC.
Elle devait aider à la levée du pétrole du Nigeria au nom de la Gambie. Il s’agissait de plus de 20.000 barils de pétrole brut qui étaient censés être levés par jour par l’entreprise et payer une prime de 0,15 cents Usd par baril. Après avoir signé le contrat, ils ont payé en avance ¼ des 250 000 USD sur un compte désigné par le gouvernement de la Gambie. Deux mois après le début du levage, Jammeh confie le contrat à une autre entreprise sans en informer Chantrills. Après plusieurs injonctions à poursuivre le contrat ou à rembourser le paiement anticipé, Jammeh a refusé. L’ancien président gambien a refusé de payer à Samuel et à l’entreprise anglaise Chantrill de Glencore après avoir rompu le contrat sans préavis.
Vu ce comportement du Gouvernement gambien, la compagnie pétrolière britannique (sous-filiale de Glencore) a poursuivi la Gambie. Le produit de l’accord sur le pétrole brut a été transféré sur le compte d’une banque suisse, qui serait détenu par le gouvernement de la Gambie. Par la suite, la Gambie a accepté de rembourser l’avance et les honoraires des avocats. Il a ensuite confié le contrat à un autre groupe avec l’aide d’une société de conseil basée à Abuja, du nom de «Earth Resources Management Agency/LTD. Cette même entreprise avait aussi menacé de poursuivre le gouvernement de Jammeh parce qu’il ne payait pas ses honoraires dans cette nouvelle transaction.
Deuxième transaction du pétrole sur l’accord de 2003
Au début de mai 2003, un autre contrat de pétrole brut impliquant le président Jammeh a été dévoilé. Contrairement au scandale concernant le pétrole brut découvert, celui-ci impliquait un siphonage de plus de 200 millions de dollars américains. Ce scandale impliquait le président Jammeh et les hauts responsables du gouvernement gambien, complotant avec des fonctionnaires du gouvernement nigérian détournant des produits pétroliers destinés à la population du pays (de la Gambie). Environ 180 000 tonnes de produits pétroliers en provenance du Nigéria ont été détournées et vendues à l’étranger, sans jamais atteindre la destination initiale en Gambie. Tout a commencé lorsque le chef de l’Etat gambien, en novembre 2001, par l’intermédiaire d’un envoyé spécial, a approché le président nigérian Olesegun Obasanjo pour lancer un appel pressant en faveur de la levée du pétrole et des fuel-oils nigérians de différentes catégories.
La Gambie avait demandé une fourniture de 20 000 barils de pétrole brut par jour, 10 000 tonnes de gazole, connu sous le nom de gazole automobile ou AGO, 3 000 tonnes d’essence, appelées PMS ou Premium Motor Spirit, et 5 000 tonnes de mazout lourd ou HFO. Un total de 18 000 tonnes était demandé par le président Jammeh. Après les multiples lettres qui lui sont adressées, le président nigérian a fini par accepter d’aider la Gambie. Le groupe pétrolier le «Nigerian National Petroleum Corporation/NNPC», a été autorisé à accéder à la demande gambienne, après que les autorités de Banjul aient nommé un facilitateur nigérian. Ce facilitateur devait collaborer étroitement avec «NNPC» et sa sous-filiale, la «Petroleum and Product Marketing Company/PPMC» pour travailler sur les détails des transactions et la logistique requise.
Une réunion de suivi a été organisée au cours de laquelle le facilitateur, accompagné du haut-commissaire gambien à Lagos, a rencontré le directeur général de la NNPC, M. Jackson Gaius-Obaseki, et le directeur général de PPC, Dan Nzelu. L’ordre du jour de la réunion portait sur de la façon de gérer les détails des transactions. Après l’autorisation finale, l’accord fut signé par M. Nzelu pour le Nigeria et le secrétaire permanent auprès du cabinet du président Jammeh, pour le gouvernement de la Gambie. Mais au lieu de la demande initiale des 18 000 tonnes, un montant de 180 000 tonnes ou 213,43 millions de litres de produits pétroliers raffinés a été approuvé pour être levé en faveur de la Gambie.
Sur ce total, il y a 60 000 tonnes (62,24 millions de litres étaient du gaz automobile ou AGO), 45 000 tonnes (59,98 millions de litres d’essence appelé «Premium Motor Spitit»/PMS, 45 000 tonnes (47,25 millions de litres de mazouts lourds) et 30 000 tonnes de Kérosène à double usage. Les produits devaient être levés aux prix ex-dépôt suivants: Naira: 20,60 Naira par litre pour le «PMS» et le «AGO»; 18.80 Naira par litre pour le mazout lourd ou «HFO»; 8.30 Naira par litre pour DPK. Les prix ne prenaient pas en compte le port et d’autres frais accessoires. Le levage du combustible pour le projet a commencé vers la fin de l’année 2002. Le président Jammeh lui-même et les responsables nigérians de NNPC et de PPMC utilisent même un appel de l’entreprise pour réaliser l’opération. Il est clair que l’inflation du volume autorisé pour le levage n’aurait pas pu être réalisée sans la participation active de certains Nigérians.
Alors lorsque le président Jammeh a quitté le pouvoir, le nouveau régime d’Adama Barrow proche du Président Macky Sall a lancé la reddition des comptes pour mettre la main sur les pilleurs des deniers de l’Etat sous l’ancien régime. Mais après les enquêtes de la Commission gambien il s’est avéré que Samuel Sarr n’est pas mêlé dans cette affaire. Au contraire, il fait partie des victimes de Jammeh. Ces faits qui datent de plus de 10 ans, ne devraient pas servir à grand-chose pour les faucons du Palais qui fouillent toutes les poubelles pour empêcher Samuel Sarr de se présenter.
Par ailleurs, le pouvoir a eu vent des 215 dahiras mourides qui soutiennent la candidature de Samuel. A leurs yeux, l’ancien Ministre de l’Energie menace plus le pouvoir de Macky Sall, qu’Idrissa Seck qui cumule les bévues.
Cheikh GUEYE