Dakarmidi – En quittant chez eux pour rallier en grand nombre Médina Gounass, ces fidèles qui avaient ôté dix jours de leur vie mondaine, pour les consacrer à ce qu’il y’a de plus essentiel, la religion, en elle Dieu, en elle le Prophète, ils ne pouvaient pas s’attendre à une telle tragédie.
Les images compilées de Médina Gounass au moment des flammes cruelles, montrent des pèlerins mobilisés, qui n’avaient d’yeux que cet évènement si sacré taillé à la hauteur de leur foi, de leur engagement, de leur servitude, et qui s’y sont rendus avec des moyens relativement importants.
Cela est un signe fort de leur croyance et de leur spiritualité, qui rappellent les événements tragiques de la Mecque il y’a 02 ans, et celui du pogrom de Nejran il y’a 13 siècles. Ils ont bravé la chaleur, le soleil de plomb, les routes sablonneuses pour répondre présents à l’appel de Dieu dans des conditions d’accueil, d’hébergement et de restauration quelque fois en deçà du minimum requis, n’empêche, ils ont sacrifié à la tradition, imposant à leurs corps, loin de leurs habitudes, le rythme élevé de la foi, laissant battre leur cœur dans la voie divine.
Seulement s’ils savaient que l’évènement religieux allait tourner en tragédie à cause d’un violent incendie, ils se seraient mieux préparés, mais hélas, il fallait que les flammes emportent une trentaine d’entre eux et en blessent plus de 80 autres.
À chaud, les nerfs étaient tendus et plusieurs thèses évoquées sur l’origine des flammes, avant que le Khalife de Médina Gounass le vénéré Thierno Amadou Tidiane Ba en personne, n’éteigne cet autre feu, moins sacré et qui relève de la colère et de l’incertitude, en invitant dans un discours profondément ascétique les uns et les autres à remettre tout entre les mains de Dieu, celui pour qui, est exclusivement dédié cet événement si puissamment vécu.
Ces créatures de Dieu auraient pu finir leurs jours ailleurs et autrement, mais le Seigneur, le même qui avait mis fin aux jours de plusieurs fidèles musulmans dans ce qu’il était convenu d’appeler le drame de Mina, en plein pèlerinage, ou encore ces 20.000 autres au pogrom de Nejran, a préféré voir ses autres créatures rendre l’âme de la sorte, les raisons dépassent notre entendement, puisque relevant de lui, mais à la lumière du drame, que d’espoirs nous ressentons quant au destin céleste de ces âmes parties pour la bonne cause, si noble qu’elle amplifie pour nous tous, notre foi en l’Ineffable et notre espérance de si faibles corps que nous demeurons.
Reposez en paix
La Rédaction