Dakarmidi – Décidément Ndamal Kadior ne plus se passer du sujet Macky Sall dans ses discours. Idrissa Seck s’est vivement pris au chef de l’Etat lors de l’assemblée générale du réseau libéral africain à Accra. In extenso, son discours en présence on le signale du Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Oumar Youm, de Thérése Faye de la COJER etc…
« Je voudrais commencer par vous remercier de m’offrir l’opportunité d’un pèlerinage sur cette terre du refus et du panafricanisme, cette terre de Kwame Nkrumah. Cet immense Africain qui a brisé les chaînes mentales et appelé notre continent à s’émanciper du sentiment du dominé comme du ressenti de celui qui a perdu toute emprise sur son propre avenir.
Je remercie mes sœurs et frères libéraux de tout le continent et d’ailleurs réunis ici, au Ghana, pays du Président Nana Akufo-Addo dont le récent et mémorable discours de Dakar fut une belle réponse à cet autre discours de Dakar selon lequel « l’homme africain n’est pas assez entré dans l’Histoire », discours d’un certain Sarkozy venu profaner l’enceinte de l’université Cheikh Anta Diop, Pharaon du panafricanisme.
Notre continent est le berceau de l’humanité. Il en est aussi l’avenir. Pour ses enfants ambitieux comme pour ceux, à travers le monde, qui ont senti qu’il est enfin l’heure de converger vers la nouvelle frontière de la croissance mondiale.
Ici à Accra, terre des héritiers de Nkrumah, il est tellement inspirant de parler de liberté et de renaissance africaine. Comme l’a dit le premier président de ce pays, «nous ne sommes pas africains parce que nous sommes nés en Afrique mais parce que l’Afrique renaît en nous »
Cette renaissance doit sonner le glas de la gestion autoritaire du pouvoir pour que soit finie l’ère de l’arbitraire après tant d’années de sacrifices et de conquêtes démocratiques.
Et parce qu’il faut commencer par cultiver son propre jardin, je voudrais, ici à Accra, lancer un appel solennel au Président Macky Sall, un maoïste devenu libéral, pour qu’il libère le prisonnier politique Khalifa Ababacar Sall, Députe-maire de la capitale sénégalaise, héritier légitime du socialiste Leopold Sédar Senghor. La défense de la liberté contre l’arbitraire oppression est un principe qui transcende les idéologies et les croyances. Nul ne doit tolérer qu’une institution judiciaire soit manipulée par l’exécutif pour agresser ses adversaires et garantir l’impunité à ses partisans et alliés.
A l’heure où il faut renforcer la sécurité judiciaire pour aller vers l’émergence, à l’heure où notre secteur privé national aurait tant aimé profiter des opportunités qu’offrent le Sénégal et l’Afrique, à l’heure où les énergies comme les talents doivent se libérer au service de la créativité et de la compétitivité, finies doivent être toutes les formes d’astreintes et de privation arbitraire de liberté.
Le 30 mars prochain, le monde entier saura si le président Macky Sall a renoncé ou pas à se servir de la justice pour emprisonner ou déporter des adversaires politiques. Tous les Libéraux du monde dont Il proclame faire partie devront y veiller fermement et j’y prendrai toute ma part, à côté de l’opposition sénégalaise et des forces vives de la nation.
Notre rencontre d’Accra doit être l’occasion de mettre en place un observatoire des avancées démocratiques et libérales sur notre continent en commençant par les pays où les membres de notre internationale sont aux responsabilités. Nous devons partout nous assurer de:
l’existence d’une justice forte et indépendante où il sera impossible de déporter ou d’emprisonner ses adversaires politiques et de garantir l’impunité à ses partisans et alliés.
la mise en place d’un processus électoral transparent où un ministre de l’intérieur ne pourra pas déclarer, comme cela vient d’être le cas au Sénégal que son rôle premier est de domestiquer le système électoral pour faire gagner son patron au premier tour.
la préservation des immenses ressources de notre continent par une gestion experte et vertueuse afin que disparaisse le paradoxe insoutenable de la pire misère du monde sur le continent le plus riche de la planète
la formation de notre jeunesse pour la préparer à l’inévitable compétition mondiale
l’implication plus forte de notre secteur privé dans le développement du continent par la prise de participation dans les secteurs porteurs de notre économie comme par un accès privilégié à la commande publique
Vive le Réseau Liberal Africain
Vive l’internationale libérale
Vive la Liberté recouvrée de notre continent
Vive l’Afrique
« Que les chaînes soient brisées. La misère alors s’éloignera. Les bienfaits nous rendront visite en abondance » prédisait Cheikh Ahmadou Bamba.
Je vous remercie
Idrissa Seck
Président de Rewmi,
Vice-Président de l’Internationale Libérale
La rédaction