Dakarmidi – De la déclaration d’Idrissa Seck à l’endroit de Macky Sall, les Sénégalais retiendront son appel à tous pour organiser une quête en faveur de Karim Wade. Une hérésie doublée d’un cynisme dont lui seul a le secret. Puisqu’à entendre le « Président » de Rewmi, le jugement contre Karim Wade aurait bien un caractère définitif et bien légal, qu’il faudrait prendre pour tel et demander à la Justice, qui a l’autorité de la chose jugée, de trouver le moyen d’alléger cette « dette » sous la forme d’une rémission et d’appeler les Sénégalais à un effort financier pour la payer.
En réalité, Monsieur Seck ne fait que confirmer les propos qu’il avait tenus, selon lesquels la culpabilité de Karim Wade ne faisait pas « l’ombre d’un doute ». L’ancien maire et ancien Premier ministre était allé plus loin, en parlant de « complot international » ourdi par Macky Sall et Abdoulaye Wade, pour libérer « Karim le coupable » de prison.
Voilà donc qu’après des offres de service directes et une tentative d’Opa sur le Pds qui ont échoué, Idrissa Seck se livre à un assassinat de Karim Wade sans en donner l’impression, se disant qu’une absence de Wade fils des prochaines joutes ne ferait que lui profiter directement et l’ériger en troisième larron sur qui s’accrocherait le Pds comme un oursin à son rocher.
Idrissa Seck sait bien que ce qui condamne Karim Wade, en dehors de ses déboires judiciaires, c’est la décision absurde prise par ce dernier d’introduire une demande d’annulation de la décision de la Crei en France, en tant que français. Il va de soi donc que si Karim Wade a introduit une procédure en tant que national français, il s’exclut de fait de la présidentielle sénégalaise, puisque pour être candidat à la Présidence de la République du Sénégal, il faut être exclusivement sénégalais. Karim Wade donc, nonobstant l’arrêt de la Crei, les dispositions légales en matière électorale, n’a plus le droit légal de se présenter à une élection présidentielle au Sénégal. Du fait qu’il est français.
Ces considérations rappelées, il convient de se demander entre Macky Sall et Idrissa Seck, à qui l’on pourrait se fier. Puisque le Président de Rewmi est seul à avoir déclaré, entendu par tous les Sénégalais, que jamais, dans sa vie, il ne s’allierait à Abdoulaye Wade. Le même qui, l’on devrait s’en souvenir, avait qualifié l’ancien Président, dont il réclame aujourd’hui la filiation, d’ « ancien spermatozoïde et futur cadavre ». Idrissa Seck a inauguré l’injure à ce niveau élevé des responsabilités, quand, amer au lendemain de son départ surprenant de la Primature, il a taxé Ousmane Ngom de « bâtard », assurant que c’est Dieu qui l’a dit dans le Coran. Les Sénégalais ne sont pas amnésiques, au point d’oublier ses valses retournements entre 2006 et 2012, quittant le Pds, créant son parti, revenant ensuite pour revendiquer ses actions dans le Pds. Se déclarant un jour « Ismael » fils d’Abraham Wade, le reniant quand mal lui semble.
Idrissa Seck n’est assoiffé que de pouvoir et d’argent. Il est vrai qu’il a du mal à vivre en imaginant Macky Sall au Palais de la République. Mais il avait appris à s’en contenter tant que les 20 millions de francs CFA tombaient tous les moins sans interruption. Le seul péché de Macky Sall, c’est d’avoir voulu « harmoniser » en faisant passer l’enveloppe de 20 à 10 millions de francs. C’est au cours d’un enterrement, en sortant de la mosquée, que Monsieur Seck a adressé les pires insanités à Président de la République, via Mbaye Ndiaye.
La conversion au Mouridisme, l’apostasie du tijanisme, ses mots gentils à l’endroit de Wade, toutes choses qui n’obéissent qu’à une seule et même volonté, s’emparer d’un pouvoir qui se refuse à lui.
Mais là où Monsieur Seck fait preuve de sa veulerie, et de la manière la plus abjecte, c’est quand il déclare que Wade a des fils d’emprunt, mais que Karim Wade est son seul fils biologique, ajoutant : « En tout cas connu. » Cela sous-entend que l’actuel Président de la République aurait un ou plusieurs autres enfants biologiques inconnus. Idrissa Seck voudrait-il s’en servir comme moyen de chantage ?
Mais comment un tel homme peut-il penser que le bon Dieu pourrait nous détester au point de nous mettre un jour sous son joug ?
Ibrahima Sarr (Ancien ambassadeur à la retraite)
La rédaction