Dakarmidi – Le 15 Juillet 2017 les sénégalais et le monde entier ont pris connaissance en temps réel, avec consternation et tristesse du tragique drame survenu au Stade Demba Diop. Dans cette circonstance , le Groupe PETRO-TEAM Monde s’incline avec respect devant la mémoire des infortunés disparus et présente toutes ses condoléances les plus attristées à tous les mbourois en général et aux familles des victimes en particulier de même qu’au peuple sénégalais. Ce drame est causé par l’affaissement d’un pan du mur des tribunes du Stade suite aux jets de grenades lacrymogènes par la Police pour rétablir l’ordre durant les heurts entre les supporters de l’USO et du Stade de Mbour. Pour l’instant le bilan officiel est de 12 morts et plus de 80 blessés alors que le bilan officieux parle de 170 blessés dont 9 dans un état très grave. Ces événements sont la résultante de plusieurs éléments combinés: les comportements inciviques des supporters, la vétusté des infrastructures, la faible capacité du stade, la responsabilité des autorités (étatiques, Fédération Sénégalaise de Football). Cette tragédie a comme premier levier le nombre de supporters présent dans l’enceinte du stade, d’après les estimations on parle de 22.000 personnes alors que la capacité maximale est de 15.000 places. Une tragédie qui nous survient dans les mêmes conditions, en terme de laxisme en matière de prévention et de sécurité, que celle du bateau le Joola englouti dans les fonds de l’atlantique, pour les mêmes faits de négligence. Dès lors, une série de questionnements légitimes mérite d’être posée : – Comment est ce possible que 40 GMI assurent la sécurité de 22.000 personnes?
-Pourquoi le Président de la Ligue pro parle de 150 GMI ? Ou sont passés les 110 agents restants ? La FSF a t’il payé pour 150 ou 40 GMI ? Comment est ce possible ce décalage dans le nombre des agents ? Est-ce que les forces de l’ordre et de secours sont capables d’encadrer ce type de manifestation ? L’autre élément de cette tragédie est la vétusté du stade car construit en 1963 soit 54 ans de vie alors que la durée de vie des bâtiments est de 20 ans, d’où 34 ans de plus que Ia durée technique requise et qui tienne compte de la résistance des matériaux ainsi que des facteurs de I’érosion (pluies, vents, la stabilité des sols, etc…). Autant dire, une inconséquence administrative, éthique et politique qui vaut des pertes en vie humaine au moindre stimulus. A cela s’ajoute le facteur acoustique qui impacte sur l’indice d’affaiblissement, l’absence de sanitaires au niveau des tribunes poussant les usagers à uriner sauvagement dans chaque coin et recoin. Ce stade n’a jamais été restructuré, afin qu’il soit aux normes sécuritaires internationales des stades modernes , et pouvoir être sécurisé dans l’optique de tripler ou de doubler, voire même de quadrupler le nombre de places disponibles. Cette vision a été occultée durant 54 ans et Iui a été substitué de fausses restructurations de façades ou lifting peinturaI ou de toits qui s’effectuaient à l’occasion des compétitions sportives . Cette approche met en relief les rafistolages et colmatages, pour l’heure seuls baromètres d’évaluation des politiques publiques. Avec comme point d’achoppement, l’irresponsabilité des autorités sportives plus préoccupées par la politique du bling bling que par la rigueur dans les actions publiques. Ces actes sont aussi de la tricherie flagrante dans la gestion des infrastructures publiques, une des principales causes du fameux drame du Bateau le Joola, il y’a de cela 15 ans et nous poussent à faire une introspection et une rétrospection pour mettre fin à ces dysfonctionnements et au laxisme chronique qui se sont cristallisés comme du marbre dans notre quotidien. Nos autorités continuent comme à l’accoutumée à jouer aux médecins après la mort et à essayer toujours de trouver des boucs émissaires :”les supporters” qui sont juste les maillons faibles de cette chaîne de responsabilités. Dans un État sérieux une telle tragédie aurait déclenché de facto des enquêtes indépendantes pour situer les responsabilités et punir les coupables. Mais que peut-on attendre d’un Etat qui joue au cache-cache juridique depuis presque 15 ans dans un des plus tragiques naufrages de l’histoire maritime mondiale? Cette tragédie met à nu le manque de sérieux et les surfacturations qui plombent les marchés de BTP en général, y compris les réfections de nos stades, pour ne pas dire lifting peintural.
In fine nous devons mettre l’accent sur la nécessité d’avoir des stadiers aguerris à la tâche.Ensuite, exiger d’avoir une police nationale bien formée et imprégnée de valeurs civiques, humaines, républicaines, du respect des droits humains, et qui dispose de très bonnes dispositions psychologiques, en un mot d’excellents éducateurs devant être le premier élément dissuasif avant de réprimer ou mater les citoyens.
Le Groupe PETRO-TEAM Monde exhorte toutes les familles des victimes à porter plainte contre l’Etat pour les contraindre à assumer leurs responsabilités et à établir une chaîne de responsabilités de tous les coupables qui ne peuvent être les supporters de l’USO ou du Stade de Mbour. Il est temps que la négligence déconcertante des autorités étatiques prenne fin et que la vie des citoyens soit au coeur de leur préoccupation majeure.
PETROTEAM MONDE
Fait le 17 juillet 2017