Dakarmidi – Plus de 10 mois après son élection à la tête de la Gambie, Adama Barrow tarde à convaincre les gambiens quant à ses capacités de faire mieux que le dictateur déchu. En effet les premiers actes posés par cet homme d’affaires devenu président le 18 février 2017 n’augurent rien de bon. La preuve, des milliers de Gambiens, ont participé le 28 octobre dernier près de Banjul, à un vaste rassemblement organisé, par l’Alliance patriotique pour la réorientation et la construction (APRC), le parti politique de l’ancien président Yaya Jammeh.
Après une période de grâce de 100 jours, ses compatriotes parlent déjà de « bilan mitigé ». D’ailleurs RFI en a assez largement fait écho dans un de ses articles. Adama Barrow ne fait pas rêver les Gambiens, qui sont dans un statut-quo qui ne dit pas son nom. Le successeur de Yaya Diamé étale au grand jour son autoritarisme et ne fait les choses qu’à sa tête, faisant fi des préoccupations démocratiques de son peuple.
Selon les informations tirés du quotidien 24 heures, après avoir installé unilatéralement Fatoumata Tambajang âgée de 67 ans au poste de Vice président alors que l’âge limite pour occuper une telle fonction est 65 ans, Adama Barrow a fait encore dans le scandale, lors du dernier pèlerinage à la Mecque ou il s’est fait accompagné d’une « forte délégation de près de 40 personnes… ».
Et ce n’est pas tout. Au début du mois de novembre, Adama Barrow a limogé son ministre de l’intérieure Mai Ahmad Fatty, sans aucune explication plausible. Un ministre qui est pourtant l’architecte de la réforme en cours dans le secteur de la sécurité et qui est l’instigateur de la traque des présumés tortionnaires du régime de Yahya Jammeh. Au même moment, une douzaine de militaires sont traduits devant une Cour martiale composée de 10 jurés. Ils sont accusés d’actes d’insubordination, d’association de malfaiteurs , en vue d’une entreprise criminelle et d’être favorable à l’ex président Jammeh… », note le quotidien 24 heure. Le jugement de cette affaire est d’ailleurs renvoyé au 27 novembre.
Comme au temps de la dictature de Yaya Jammeh, les libertés individuelles et collectives sont comprimées dans la Gambie d’Adama Barrow. Il y a peu, un groupe de jeunes aui voulaient organiser un rassemblement au niveau du principal carrefour de Banjul, pour exprimer leur mécontentement face à la récurrence des délestages, se sont vu refuser l’autorisation de la part du gouvernement. Une entorse aux libertés dénoncée avec vigueur par beaucoup de démocrates . Dont l’activiste Madi Jobateh, qui s’inquiète de cette restriction du droit de manifester.
Avec une dette estimée à 1 milliards de dollars, Adama Barro a présenté un « plan de développement pour son pays, d’un montant de 2,4 millions de dollars pour les années 2018/ 2021, qui seront investis essentiellement dans l’énergie, les infrastructures et l’agriculture… »
Espérons que l’année 2018 sera plus positif et que les rails commenceront vraiment à ce mettre en place dans le pays de Adama Barrow .
La Rédaction