Dakarmidi – Le Sénégal a émis avec succès des obligations souveraines, dénommées Eurobonds, sur les marchés financiers internationaux pour un montant équivalent à 2,2 milliards de dollars (environ 1184 milliards de francs CFA), annonce un communiqué du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan. Selon le même communiqué, les ressources issues de cette émission vont servir à financer les projets d’infrastructures du Plan Sénégal émergent (PSE), programme phare du président Macky Sall, notamment ceux inscrits dans le budget 2018, mais aussi le rachat de certains crédits, notamment l’Eurobond de 2011 dans le cadre de la stratégie de gestion de la dette.
Pour rappel, cette opération conclue en 2011 l’avait été à un taux de 8,75%. Selon toujours la même source, l’émission a été très largement souscrite grâce aux bonnes appréciations de la situation et des perspectives macroéconomiques du Sénégal.
Et c’est là où se trouve tout le paradoxe et le piège de cette dette qui continue de nous enfoncer. En continuant d’emprunter sur les marchés financiers pour financer nos déficits et budgets, le Sénégal va s’enfoncer davantage, puisque les taux d’intérêts sont toujours excessifs. Ce qui explique la lourdeur du service de la dette qui continue de nous asphyxier.
Si nous suivons la logique du Ministère des Finances sur les bonnes perspectives macroéconomiques de notre pays, nous devons donc envisager de nouvelles sources de financements pour arrêter l’hémorragie et la dépendance vis a vis des marchés financiers. C’est cette prouesse que le Ghana est entrain de réussir en décidant de se passer des crédits du Fonds monétaire international et de financer son budget grâce à ses propres recettes. C’est cela avoir le courage de changer le cours de l’histoire et d’en assumer les conséquences.
Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes