L’élève est passé maître, dans la gestion d’un pays où, il est souvent difficile de conduire des ruptures et des réformes. Le Sénégalais est émotif face à l’oppression. Qu’importe ce qui est reproché à l’oppressé. Malgré les couacs notés çà et là dans ce nouveau régime, qui file tout droit vers 2019, les attentions sont braquées sur un homme. Un Président qui tente de rempiler devant tous ses adversaires, aux prochaines joutes électorales. Macky Sall est peu bavard, mais très calculateur, surtout quand il donne l’impression de somnoler, il se penche sur une équation et applique les théories géologiques pour résoudre les problèmes politiques. À vrai dire, Macky Sall, loin de rappeler qu’il est sorti major de l’école de Wade, est un génie en politique. Dakarmidi a décidé de se pencher sur les cas de 07 hommes politiques qui ont été neutralisés par les techniques du « Macky », ou encore des ennemis jurés qui se retrouvent autour d’une même table avec lui. Et pourtant, dans un passé récent, rien ne présageait de telles situations. Récit …..
* Le cas de Tanor Dieng
OTD est l’homme du Congrès sans débat, où dans une salle remplie de militants, Abdou Diouf intronisait l’actuel patron du PS. Un fait antidémocratique qui avait valu à Moustapha Niass, tant d’autres figures emblématiques d’entrer en rébellion. Ce congrès qui avait propulsé le PS dans les précipices du déclin, est aujourd’hui loin derrière nous. Deux décennies après, voilà Ousmane Tanor Dieng qui signe un pacte inviolable avec Macky Sall, qui assujettit le PS à l’ex élève de Wade. Chose que ce dernier n’a jamais obtenu de Tanor Dieng en 12 ans d’exercice du pouvoir. Pouvons-nous parler de jouissance et de lambris dorés de la République, quand on sait que le PS avait tenu tête au pape du Sopi Abdoulaye Wade, pourtant décrit comme l’homme le plus généreux, de tous ceux qui ont eu l’insigne honneur de diriger le pays. Pourquoi donc avoir accepté de se soumettre entièrement à Macky Sall après avoir défié Wade durant plus d’une décennie? Qu’est-ce que Macky Sall a offert de plus que Wade n’avait pas? La réponse semble être sa sincérité dans le partage du pouvoir! Depuis 05 ans, Tanor Dieng est resté calme, fidèle à Macky Sall. Et quand de temps à autre, la presse parle de son éventuel retrait de Benno Bokk Yakkar, son camp crie à la pure hérésie !
* Le cas de Moustafa Niass
Qui aurait imaginé un jour, Niass et Tanor se jeter des fleurs sur le perron du Palais présidentiel? Ou encore à voir ces deux ennemis politiques, s’asseoir ensemble autour d’une table et se tresser des lauriers? Seul Macky Sall pouvait réaliser un tel fait avec brio. En définitif, même si les ex camarades socialistes se détestent encore, ils le font gentiment par soucis de ne pas gêner leur « patron »!
* Le cas d’Aminata Tall
La dame aura beau carburer, mais elle n’aura jamais trouvé chaussure à ses pieds de militant. Sa vie politique déstructurée, a tendance même à jouer sur sa vie intime. Elle est aujourd’hui confortablement installée dans son fauteuil de présidente du CESE. Une position gracieusement offerte par le Chef de l’Etat. Mais le paradoxe et pas des moindres qu’il faut souligner est qu’en privé, le couple Tall – Ba critique sévèrement la première Institution du pays. Comme si cette part du gâteau reçue après l’élection présidentielle de 2012 ne lui suffisait pas. Et pourtant même, son époux jouit des pouvoirs de l’irresponsabilité, loin des liens de la forfaiture.
* Le cas de Me Abdoulaye Wade
Le Pape du Sopi a vu plus fort que lui, en la personne d’un de ses ex élèves, Macky Sall. L’homme aura réussi à comprendre mieux que tout le monde, Senghor y compris, à quel moment faut-il parler à Wade, ou à quel autre faut-il l’ignorer. Depuis 2012, date de sa chute, Me Wade a perdu ses grands repères en politique. Il eut un accueil extraordinaire à deux reprises mais hélas par un coup de magie, le patron des prairies marron beige a finalement cassé la démarche tant sur la forme que sur le fond. Wade n’est pas un homme à qui on fait attendre, il n’aime pas non plus perdre la main, mais Macky Sall est non seulement entré dans son jeu, mais l’a aussitôt détruit de l’intérieur sans bruit. Aujourd’hui, dans les secrets d’Etat, Wade court derrière une autorisation pour faire revenir son fils, qui a accepté son sort et qui sait que dans ce jeu politique il y a un maître incontestable, et il se nomme Macky Sall. Ce dernier, a décidé de remettre la date de retour de Karim Wade au bercail à une date ultérieure.
* Le cas de Karim Wade
Ce cas aura le plus attiré notre attention. Karim Wade, le super Ministre du ciel et de la terre, qui ne voyageait qu’en jet privé à la charge du contribuable sénégalais, connu des places les plus huppées de la Côte d’Azur, de Saint Petersburg, de Dubaï et d’Abu Dhabi. L’homme a aussi fatigué la Sovereign Garantee durant le règne de son père, et cela a été lourd de conséquence pour l’économie de notre pays. Macky Sall a certainement trouvé un pays au bord de la faillite qu’il a pris le temps de redresser, dans un esprit de rupture dont les rouages étaient souvent ignorés du grand public. Le silence de Karim Wade a finalement exaspéré bon nombre de ses partisans, qui s’étaient pour la plupart accrochés à lui, aveuglément. À plus de 7000 km à vol d’oiseau de Dakar, Wade fils attend désespérément et le cœur battant, une autorisation de rentrer au pays. Même si du côté du palais, il lui est clairement notifié que sa venue n’est pas à l’ordre du jour. Le protocole qui le lie à l’Etat du Sénégal est clair, et n’a omis aucun détail ; silence radio sur tout, réseaux sociaux, photos, vidéos, sentiments sur la gestion du pays, somme toute, il a été pris la main dans le sac, et si tel n’était pas le cas, il aurait attaqué Macky Sall depuis Doha, comme il le faisait si bien à Rebeuss à quelques 02 km du Palais de la République.
* Le cas de Khalifa Sall
A l’analyse, le Maire de Dakar n’a pas de finesse mathématique pour résoudre des équations politiques. Sans munition, et avec des armes désuètes, il s’est attaqué au fauteuil, de l’homme qui a phagocyté l’actuel patron du PS, Tanor Dieng, et offert à l’ex patron de ce même parti (Abdou Diouf) une retraite dorée. Alors était-il facile à Khalifa Sall d’échapper au rouleau compresseur du locataire du palais de la République ? Dans des positions suicidaires, il s’est livré à un jeu dangereux, dans lequel le Président Macky Sall était gagnant d’office. Sur un tout autre registre, le Chef de l’Etat fait faire le « sale boulot » à d’autres, sans montrer le moins du monde son désir de liquider politiquement l’édile de Dakar. Pour l’heure, deux solutions s’offrent au Maire, abandonner sa candidature à la présidentielle de 2019, ou purger la peine d’une condamnation de 03 ans de prison ferme, assortie d’une inéligibilité d’au moins 05 ans. Et cela malheureusement n’est pas à négocier.
* Le cas d’Idrissa Seck
La mort dans l’âme, tel un roseau sous les rayons d’un soleil ardent. Idrissa Seck, devenu une risée, aura semé sur son passage, les graines de sa mort politique. Son cas est atypique selon les observateurs de la scène politique. Le patron de Rewmi était le dauphin de Wade, cela était d’ailleurs le schéma défini par le Pape du Sopi une fois qu’il serait à la retraite. Mais hélas finalement Mr Seck s’est trop empressé de voler trop haut, y perdant ses ailes. Il aura par son inconstance, contribué à faire de Macky Sall, le seul maître à bord, pour ne pas dire le maître du jeu politique.
* Le Chef de l’Etat à lui seul, a neutralisé la puissante machine de l’opposition. N’est-ce pas qu’il avait laissé entendre lors d’un conseil des ministres décentralisé, qu’il allait réduire l’opposition à sa plus simple expression. Sous ce rapport on peut dire qu’il l’avait promis et il l’a fait avec beaucoup de réussite. C’est dire que le tombeur de Wade est loin d’être un petit acteur de la scène. Bien au contraire, il est tout simplement ingénieux et génial en politique !!!
La rédaction