Dakarmidi – N’Djaména le 15 février 2021
Excellence Monsieur le Président Idriss Déby Itno, Maréchal du Tchad, Président de la République,
Excellences Messieurs les Chefs d’Etat du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Burkina Faso et du Ghana,
Excellence Monsieur le Premier Ministre du Royaume du Maroc,
Monsieur le Haut Représentant du Gouvernement de Transition du Soudan,
Madame la SG de l’OIF (dont je suis l’Envoyé spécial au Mali),
Monsieur les Présidents de la Commission de l’Union africaine et de la CEDEAO,
Honorables Présidents des Institutions de la République du Tchad,
Honorables Représentants des Partenaires internationaux et du Corps diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Invités,
C’est au nom de tous mes collègues de l’Institut Panafricain de Stratégies (Paix – Sécurité – Gouvernance) et de tous mes amis des Think Tanks qui ont décidé de dédier leurs réflexions et leur énergie intellectuelle à la Paix, à la Sécurité, au Développement et à la Prospérité du continent africain, dans une perspective panafricaniste assumée, que j’ai l’honneur de m’adresser aux éminentes personnalités rassemblées dans cette grande cérémonie d’ouverture et à vous tous ici présents!
Notre Think Tank, l’IPS, a une dette de gratitude à l’endroit de plusieurs Chefs d’état du Sahel et du continent, mais particulièrement à l’endroit du Président Idriss Déby Itno et de son frère, SEM le Président Macky Sall pour leurs encouragements et leur soutien constant.
Votre Sommet du G-5 en terre africaine et panafricaine du Tchad est scruté, attendu et écouté à travers le monde. De là toute l’importance des décisions attendues à l’issue de vos délibérations. Surtout qu’en plus de la grave menace terroriste qui est en train de métastasée partout dans le continent, le COVID-19 étend ses méfaits partout en Afrique, fait de nombreuses victimes, étrangle nos économies et hypothèque le futur de l’Afrique comme celui des autres pays du reste du monde.
L’Afrique, notre continent, qui a souffert de près de cinq siècles d’agressions multiformes, est aujourd’hui interpellée, comme peut-être jamais avant, par la crise induite par le Terrorisme international et ses alliés domestiques ; terrorisme d’inspiration prétendument religieuse couplé partout avec le développement d’une économie criminelle dévastatrice pour nos états et notre futur.
Comme nous le disons souvent à l’IPS, les Terroristes du monde entier sont en train de converger vers l’Afrique puisque eux aussi viennent prendre « leur part d’Afrique ».
Pour eux, l’Afrique bénite et dotée d’immenses ressources est un continent à « prendre » : ressources hydriques abondantes, vastes forêts, vastes terres arables, vastes espaces, vastes territoires, or, diamant, cobalt, pétrole et gaz partout…
Les Terroristes sont convaincus que l’Afrique est vulnérable, affaiblie, désunie, donc « prenable » ! Comme nous le constatons « ils sont en train de déménager leurs opérations chez nous, de la Libye, au Sahel, au Nord Nigéria, Nord Cameroun, avec des visées sur le Golfe de Guinée via la Côte d’Ivoire, le Bénin, à l’Afrique de l’Est (Somalie, Kenya), à l’Afrique centrale (RDC avec les ADF) et en Afrique australe avec le Mozambique où ils ont pris contrôle de la province de Cabo Delgado riche en puits de pétrole et de gaz.
Nous Africains, allons-nous accepter de devenir l’épicentre du Terrorisme mondial ? Allons-nous jouer la carte de l’impuissance, de la résignation ou de l’indifférence ?
Comment allons-nous faire pour reprendre « l’initiative historique », mutualiser nos forces, nos souverainetés et libérer (le mot n’est pas fort), libérer notre Afrique ?
Telles sont les lourdes tâches qui attendent nos leaders, nos acteurs politiques, nos sociétés civiles, nos Think Tanks, et toutes les forces vives du continent. Or donc, comme disait l’autre, c’est le temps de « l’Union sacrée » partout en Afrique pour relever le défi de la sécurité et du Terrorisme !
L’Afrique d’abord, ensuite l’Afrique appuyée par ses partenaires et amis, devra vite remonter la pente et répondre au rappel en 1973 de l’inoubliable Professeur Cheikh Anta Diop : « La sécurité précède le développement » et j’ajoute respectueusement « … et à son tour sert le développement ! » Pour dire que la sécurité est une condition voire une précondition du développement.
Des pays africains l’ont compris. Un pays comme le Tchad l’a bien compris et a versé le sang de ses enfants au Mali, au Nigéria, au Niger, au Cameroun, dans un élan panafricaniste sans précédent dans l’histoire du continent. Honneur donc au Peuple tchadien, à ses soldats, et à son Leader ! Honneur à tous les soldats de tous les pays tombés pour notre liberté au Sahel.
Un pays non africain, la France, s’est aussi particulièrement distingué parmi d’autres partenaires de l’Afrique, dans le sacrifice de ses enfants et la mobilisation de ses moyens pour nous manifester une solidarité agissante.
L’illustre fils de l’Afrique, Kwamé Nkrumah, chantre des Etats-Unis d’Afrique, voulait dès 1963 une « armée africaine ». Nous avons attendu 58 ans sans mettre en œuvre sa directive. Répondons enfin à son interpellation. Mettons rapidement sur pied une armée africaine, avec des troupes d’élite et des forces spéciales, bien armées, bien équipées, bien formées. Une telle armée va entrer en urgence au Mali pour appuyer les forces maliennes et ratisser tout le Sahel pour nous rendre notre souveraineté et notre dignité.
Que l’Afrique protège l’Afrique ! Que l’Afrique sauve l’Afrique ! Et que Dieu bénisse l’Afrique !
Merci de votre aimable attention !