À l’entame de mon propos, permettez-moi tout d’abord, de présenter au nom du Chef de l’Etat et de tout le Gouvernement, mes condoléances les plus attristées à tous ceux qui ont perdu un être cher du fait de cette maladie et de renouveler tout mon soutien et mes vœux de prompt rétablissement à ceux qui en souffrent encore physiquement et moralement.
C’est le lieu aussi, de rendre un vibrant hommage à tous les personnels de santé de notre pays qui, il faut le dire, se donnent corps et âme et parfois même au péril de leurs vies pour porter assistance aux personnes touchées par la maladie du coronavirus.
Ceci dit, mesdames, messieurs,
Le 23 mars 2020, le Président de la République du Sénégal, S.E.M. Macky SALL, avait déclaré l’état d’urgence et instauré le couvre-feu sur l’ensemble du territoire national, dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus responsable de la maladie du covid-19.
Pour rappel, il s’agissait du début d’une course de fond qu’on venait d’engager sans savoir, au préalable, combien de temps elle allait durer. A ce jour, nous ne sommes malheureusement pas encore à la ligne d’arrivée parce que le virus continue de faire des ravages à travers le monde, avec à chaque jour son lot de décès et de personnes nouvellement infectées. Nous devrons donc continuer à faire des efforts en respectant les gestes barrières notamment :
– se tenir à distance les uns des autres ;
– porter un masque dans tous les endroits à fort contact humain ;
– se laver régulièrement les mains avec du savon ou du gel hydro alcoolique.
Mesdames, messieurs,
C’est important de dire qu’il faudra se montrer très patient, très vigilant et solidaire, car il est certain et il ne faut pas avoir peur de le dire, que le virus responsable de la maladie du coronavirus est encore parmi nous et circule à grande vitesse. Les chiffres publiés quotidiennement par les services du Ministère de la santé et de l’action sociale le démontrent à suffisance.
Ainsi, à la date d’aujourd’hui nous avons un cumul de 10887 de personnes infectées dont 225 décédées.
L’analyse par région a montré que les quatre régions suivantes présentent des chiffres qui doivent faire réfléchir :
– La région de Dakar est en tête avec 8085 personnes infectées, soit un pourcentage de 74,2%. ;
– la région de Thiès vient en deuxième position avec 1123 personnes infectées, soit un pourcentage de 10,3% ;
– La région de Diourbel est en troisième position avec 688 de personnes infectées, soit un pourcentage de 6,3% ;
– La région de Ziguinchor est en quantième position avec 279 personnes infectées, soit un pourcentage de 2,6%.
Si on fait le cumul de ces chiffres, nous avons rien que pour ces quatre régions un nombre total de 10175 personnes infectées sur 10887, soit 93,4%.
Il est important de préciser que près de 55% des malades ont moins de 40 ans.
Si on prend le nombre de personnes décédées des suites de la maladie du coronavirus sur l’ensemble du territoire national de façon désagrégée, selon toujours les chiffres officiels du Ministère de la Santé et de l’Action social du 5 août 2020, sur les 213, on a noté que :
– deux (2) sont de la tranche d’âge de 5 à 19 ans ;
– huit (8) sont de la tranche d’âge de 20 à 39 ans ;
– quarante-cinq (45) sont de la tranche d’âges de 40 à 59 ans ;
– cent cinquante-huit (158) sont de la tranche d’âge des plus des 60 ans.
En résumé, seuls 10 (4,7%) malades âgés de moins de 40 ans sur plus de 6000 malades sont décédés et 203 (95%) sur 4614 malades sur la cible des plus de 40 ans, avec un chiffre alarmant de 158 décès (74%) au 5 août 2020.
La signification est simple, les jeunes constituent des vecteurs de transmissions du virus aux personnes âgées et ces dernières en meurent.
Il faut rappeler que dans le cadre de la lutte contre cette pandémie, le Sénégal, à l’image des autres pays du monde, avait très tôt pris un certain nombre de mesures visant à lutter efficacement contre la covid-19. Parmi ces mesures on peut citer, entre autres :
– la limitation de la circulation des personnes et des biens ;
– l’instauration du couvre-feu ;
– la fermeture des écoles, des universités et autres lieux d’enseignement ;
– l’interdiction ou la limitation des rassemblements dans certains lieux recevant du public ; etc.
Il est bien vrai que nos concitoyens s’interrogent et nous interpellent légitimement sur les résultats réels de ces mesures et surtout sur leur efficacité. Seulement, vous n’êtes sans savoir que l’apparition du virus est encore récente, et que naturellement, il n’est pas encore totalement connu, même s’il est établi que chaque jour, les scientifiques du monde entier comprennent de plus en plus les spécificités de cet ennemi mondial commun.
Ce qui est sûr, c’est qu’aucune personne sensée ne peut désormais douter de sa réalité, de sa dangerosité et surtout de sa létalité.
Je rappelle que si certaines personnes sentent à peine les symptômes de la maladie au coronavirus ou en guérissent plus ou moins facilement, d’autres par contre en sont mortes malheureusement et elles deviennent de plus en plus nombreuses. Il est vrai que les personnes les plus fragiles sont les plus âgées et/ou atteintes de pathologies chroniques mais les découvertes récentes ont montré que la tranche jeune est de plus en plus infectée.
Dès lors, les jeunes sont interpellés car même s’ils sont le plus souvent asymptomatiques, ils ne constituent pour moins un danger pour eux même et surtout pour les personnes vulnérables avec lesquelles ils vivent. L’heure est donc pour eux à la prise de conscience et à la responsabilité.
L’expérience a montré que partout à travers le monde, les mesures barrières appliquées avec rigueur et détermination sont pour le moment la seule arme efficace pour stopper la propagation de cette terrible maladie.
Ainsi-donc, plus besoin de dire aujourd’hui que la désinvolture, la légèreté et l’irresponsabilité dans le comportement sont à bannir, parce que dangereuses pour soi et pour les autres.
Mesdames, messieurs,
L’heure n’est pas à la polémique ou autres supputations. L’heure est à l’unisson, à la solidarité et à la responsabilité.
Depuis le début, les sénégalais ont montré avec détermination et abnégation, combien il est important d’agir et de réagir ensemble pour faire face à cette pandémie. Cette posture est aujourd’hui plus que d’actualité parce que l’ennemi est toujours debout devant nous et prêt à frapper.
Malheureusement, nous notons depuis la levée de l’état d’urgence, un certain relâchement des populations et un non-respect manifeste des mesures barrières, à la tête desquelles le port du masque et la distanciation physique.
Je veux donc dire aux sénégalaises et aux sénégalais qu’il est plus que jamais nécessaire de nous mobiliser, de combiner nos efforts et de lutter collectivement et solidairement contre cette pandémie qui, s’il faut encore le rappeler, constitue un précédent sanitaire dépassant tout ce que nous pouvions imaginer.
Il est donc impératif que nous continuons à nous comporter en citoyen model, en respectant scrupuleusement tous les gestes barrières recommandés. Arrêtons le déni et la stigmatisation, cette maladie n’est ni honteuse ni taboue, regardons la réalité en face et agissons en conséquence pour vaincre la covi-19.
C’est ainsi que, faisant suite aux instructions de Monsieur le Président de la République, lors du Conseil des Ministres de ce mercredi 05 août 2020 et à la réunion du CNGE président par Son Excellence le Président Macky Sall, je voudrais porter à votre connaissance, la prise des mesures suivantes, avec effet immédiat :
1. Interdiction des rassemblements au niveau des plages, des terrains de sports, des espaces publiques et des salles de spectacles ;
2. Interdiction de toute manifestation sur la voie publique, spécialement dans la région de Dakar ;
3. Port obligatoire du masque :
o Dans les services de l’administration et du privé
o Dans les commerces
o Dans les transports
4. Respect des arrêtés du ministre des transports relativement au nombre de places autorisés dans les transports en commun
Toute violation de ces dispositions expose son auteur à des sanctions pénales pouvant aller de l’amende à l’emprisonnement conformément aux dispositions du code des contraventions.
Ainsi des instructions seront données pour faire payer aux contrevenants une somme forfaitaire entre les mains de l’agent verbalisateur, c’est-à-dire aux bureaux des contraventions des commissariats de Police et brigade de Gendarmerie comme c’est prévu par les dispositions de l’article 517 du code procédure pénale.
En conséquence de quoi et pour que nul n’en ignore, je voudrais insister sur le fait que toutes les dispositions utiles seront prises par mes services, en rapport avec nos forces de défense et de sécurité que je félicite vivement au passage pour le travail remarquable opéré depuis le début de la lutte contre la pandémie du coronavirus pour que force reste à la Loi.
Je vous remercie.