Dakarmidi – Entre 2000 et 2012, nous aurons constaté qu’il n’y avait plus d’enquête de moralité sérieuse au Sénégal, ou du moins pour certains proches d’Abdoulaye Wade. Le Pape du Sopi casait ses compagnons de lutte à son gré sans jamais se référer aux règles édictées par la République, car il avait confondu cette dernière dans sa propre personne, sans jamais vouloir se dissocier d’elle malheureusement. Des secrets, des intrigues, des liquidations, des trahisons il y’en a eu, et à floraison d’ailleurs sous l’œil veillant du peuple, qui fut finalement meurtri et choqué de voir sa République s’effriter en mille morceaux.
L’affaire Me Seye continue de planer sur nos cieux, après deux décennies, elle n’a jamais quitté les périphéries de la gouvernance de Wade, elle est restée même au coeur de ses actions, entre gérer les détenteurs de secrets et la dissimulation de la vérité sous sa forme lexicale.
Et oui, de tous ces hommes qui ont flirté avec ce meurtre qui secoue encore la conscience d’un peuple, à la fois révolté et surpris, seul Clédor Sène résiste et persiste à ne pas devenir l’agneau du sacrifice. L’homme en sait trop, détient des bombes à fragment qu’il ne lance qu’aux heures opportunes. A-t-il décidé, d’une œuvre calculée de faire tomber des masques ou tout simplement de dire que le deal qui lui a fait porter le meurtre de Me Sèye, ses clauses n’ont, jusque là, jamais été respectées? Si tenté soit-il, il s’avère dangereux le jeu auquel il s’adonne, car à chaque fois qu’il sort de sa tanière lâchant une déflagration, des hommes qui ont incarné le pouvoir pendant plus d’une décennie sont obligés de sortir de leur silence pour, à travers des démentis, loin d’un serment, dénoncer s’éloignant de tout mea-culpa.
Et si les hommes qui ont une fois dans leur vie incarnés la République apprenaient à se taire!
La rédaction