Dakarmidi – Apple a reconnu ralentir ses vieux téléphones. Selon l’entreprise, ce n’est pas pour inciter les consommateurs à acheter un nouvel appareil.
Depuis qu’Apple a reconnu mercredi qu’il bridait volontairement certains de ses smartphones, le terme d’obsolescence programmée resurgit. Pourtant, selon la marque à la pomme, le ralentissement volontaire des processeurs des iPhone 6, 6S, SE et 7 n’est pas lié à une volonté de pousser le consommateur à acheter un appareil neuf.
Ne pas sur-solliciter les batteries
L’entreprise en effet, a expliqué que l’objectif était de ne pas sur-solliciter les batteries. Celles-ci en effet deviennent de moins en moins capables, avec le temps et l’usure, de supporter des pics de consommation d’énergie. Pour que cela n’abîme pas des composants électroniques dans le téléphone, un iPhone un peu âgé a alors tendance à s’éteindre de lui-même.
Depuis l’an dernier, Apple a mis en place une nouvelle fonctionnalité pour éviter ces extinctions intempestives. Ce qui provoque le ralentissent des batteries dès lors que la batterie est trop vieille. Mais est-ce vraiment de l’obsolescence programmée, comme le soutient par exemple une tribune publiée sur Phonandroid?
La question de l’intentionnalité d’Apple en débat
Se fondant sur les premiers éléments d’information disponibles, Arnaud Gossement, un avocat spécialisé en droit de l’environnement, estime que le cas présent « n’entre pas dans ce cadre ». « Pour parler d’obsolescence programmée, explique-t-il à L’Express, il faudrait pouvoir prouver qu’Apple a eu par avance l’intention de limiter la durée de vie de ses appareils. Si on ne parvient pas à démontrer l’intentionnalité, alors ce n’est pas considéré, du point de vue de la loi, comme étant de l’obsolescence programmée. »
Il ajoute par ailleurs que le fait que la batterie soit difficile à remplacer ne suffit pas pour utiliser ce dernier qualificatif. « Sur les iPhone, c’est compliqué de la changer, c’est vrai, reconnaît-il. Mais ce n’est pas impossible… » En revanche, ajoute-t-il, « les consommateurs pourraient choisir d’attaquer Apple en justice en arguant que le service pour lequel ils ont payé n’a pas été correctement fourni. »
Un recours collectif déposé aux États-Unis
La loi française en effet prévoit des dispositions en ce sens. Il y a d’abord la garantie de conformité. Elle, prévoit qu’un consommateur peut se faire réparer, échanger voire rembourser un produit s’il détecte un défaut dans les deux ans suivant son achat.
Il existe ensuite la garantie des vices cachés, qui concerne des défauts antérieurs à l’achat. Ici, Apple pourrait riposter, car les problèmes liés à l’usure « normale » d’un produit ne sont pas concernés. Le problème sera le même si un client essaye de faire jouer sa garantie contractuelle, car celle-ci ne couvre pas « les défauts causés par l’usure normale ou dus autrement qu’au vieillissement normal du produit Apple. »
Aux États-Unis, un recours collectif a d’ores et déjà été déposé pour « rupture de contrat », d’après plusieurs médias anglophones. Le site spécialisé MacRumors rapporte qu’il a été déposé par deux résidents de Los Angeles nommés Stefan Bogdanovich et Dakota Speas. Amateurs de la marque à la pomme, ils ont vu leurs propres smartphones ralentir au fil du temps. Chose à laquelle ils disent n’avoir pas consenti: on ne leur a en effet pas demandé si ils souhaitaient ou non que leurs iPhone soient ralentis.
Ils demandent en guise de réparation le remplacement de leur vieux téléphone, et une compensation financière… qui couvre notamment leur achat de nouvelles batteries.