Dakarmidi – Facebook a révélé que 3 000 annonces avaient été placées, dont la moitié a coûté moins de 3 dollars. La société russe Internet Research Agency aurait ainsi investi à peine 100 000 dollars au total. Toutefois, il pourrait être difficile de prouver formellement que l’objectif était bien d’aider Donald Trump, puisque ces « contenus sponsorisés », ces « ads » – comme on dit aux Etats-Unis – ne faisaient pas directement la promotion du candidat républicain.
Il s’agissait plutôt de messages sur des sujets sociaux et politiques faisant débat, comme l’immigration, les armes à feux, les noirs, les gays et lesbiennes. L’objectif était de faire peur, de diffuser des clichés, et de diviser un peu plus la société américaine…
Des électeurs très bien ciblés
Cette opération, qui a coûté environ 100 000 dollars, semble peu face aux dizaines de millions investies par les candidats durant la campagne électorale. De même, on peut se demander si cela a vraiment influencé l’élection quand l’opération est censée avoir touché 10 millions de personnes alors que 130 millions sont allées voter.
Mais sur Facebook, on peut cibler sa clientèle. Grâce à des algorithmes fondés sur le profil et l’activité des utilisateurs, on pousse ses messages là où ils auront un maximum d’efficacité. Ainsi dans le cas de l’élection, les contenus sponsorisés russes auraient particulièrement touchés le Michigan et le Wisconsin.
Ces deux Etats étaient parmi les plus disputés. Trump les a tous les deux emporté avec moins 1 % d’avance, mais grâce au système électoral américain, il y a empoché la totalité des grands électeurs, ce qui lui a quasiment garanti la victoire au niveau national.
Facebook cherche la parade
Aujourd’hui, Facebook est donc contraint de collaborer avec les enquêteurs, et la société veut désormais mettre en place de nouvelles mesures pour empêcher que ce genre d’ingérence ne se reproduise. Elle a par exemple annoncé jeudi 5 octobre le test d’un nouvel onglet « contextuel » pour que les utilisateurs puissent facilement se renseigner sur la provenance des articles ou des publicités qu’ils reçoivent.
Sans quitter l’application, on pourra ainsi identifier d’où vient l’information, et s’il n’y a pas de provenance claire, ce sera dit. « Fake news » est devenu un mot quotidien ici, et Facebook, comme Twitter ou Google, jouent leur crédibilité dans cette affaire.
Source : Rfi