Dakarmidi – Qu’est-ce que cela fait de se prendre un drone en pleine tête ? Ça fait mal — surtout le jour de son mariage. Mais des chercheurs américains de l’université Virginia Tech ont souhaité aller plus loin et ne pas se contenter de simples témoignages de victimes, pour le moment assez rares.
Ils ont effectivement réalisé un véritable crash test avec trois modèles de petits drones commerciaux de la marque DJI (de 1,2 à 11 kg) afin d’évaluer les risques de blessures causés par une collision avec la tête d’un humain. Bien sûr, ces expériences ont été menées, non pas sur un véritable humain, mais sur un mannequin équipé de capteurs au niveau de la tête et du cou, permettant ainsi de faire des mesures biomécaniques précises. Deux types d’impacts ont été analysés : la collision en pleine face (le drone vole à pleine vitesse en direction de la tête du mannequin) et la chute sur le dessus du crâne.
Chute du drone sur la tête
De manière assez surprenante, les résultats indiquent que c’est la chute qui est la plus dangereuse. Mais le danger varie considérablement avec le poids de l’appareil. Par exemple, quand il s’agit du DJI Phantom 3 (1,2 kg), très utilisé pour les vols de loisirs, le risque de blessure grave à la tête (une fracture) est toujours inférieur à 5%, alors qu’il peut atteindre les 100% lors d’une chute du modèle DJI S1000 + (11 kg).
Habilité du pilote et poids de la machine comptent
Mais ces blessures varient aussi beaucoup en fonction de l’habileté du pilote et donc de l’angle selon lequel le drone chute sur le mannequin ou selon la partie qui touchera en premier le visage lors d’une collision frontale. Cette dernière sera par exemple moins brutale si la tête est d’abord percutée par les jambes en caoutchouc de la machine, celui-ci absorbant une partie de l’énergie du choc. Et si c’est un bras portant un rotor qui touche le visage en premier, la trajectoire du centre des masses du drone sera très probablement déviée, évitant le pire.
Cette étude scientifique, qui selon ses auteurs est la première du genre, aidera probablement le législateur à adapter la réglementation appliquée au vol des drones. En France, il est par exemple interdit de survoler une ville. Pourtant, les résultats de Virginia Tech montre que les risques de blessures sont faibles avec un petit drone comme le DJI Phantom 3. À l’inverse, le DJI S1000 +, beaucoup plus lourd, représente un réel danger en cas de chute sur une personne. Ce sera donc aux autorités d’apprécier le rapport bénéfices/risques pour ce marché dont les retombées économiques sont estimées, rien que pour les États-Unis, à plus de 82 milliards de dollars à l’horizon 2025 !
La rédaction