Dakarmidi – Des arènes survoltées portant aux nues leurs champions déifiés ; des experts et des commentateurs sportifs débriefant pendant des heures les matchs du jour… Depuis le 10 janvier, les abonnés d’Orange, de Bouygues Telecom et de Free profitent d’une chaîne baptisée ES1, consacrée à une nouvelle discipline qui vaut de l’or : l’e-sport. Dopées par leur diffusion sur YouTube et Twitch, ces compétitions de jeux vidéo font saliver les producteurs de contenus et les annonceurs. Selon un rapport du cabinet d’études Newzoo, la discipline a ainsi fédéré 365 millions de spectateurs en 2017, pour un chiffre d’affaires de 700 millions de dollars. Elle pourrait réunir près de 600 millions de spectateurs dès 2020 et atteindre un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros.
Marché fragmenté
La chaîne ES1 est la propriété de Webedia, filiale de Fimalac spécialisée dans les médias en ligne. Le groupe a commencé à se construire un empire dans le secteur dès 2014. Il possède aujourd’hui une équipe d’e-sport (Millenium), une agence qui gère les droits des sportifs (Bang Bang Management), un organisateur de compétitions (ESWC), sans oublier les médias pour mettre en valeur les atouts maison : Jeuxvideos. com et ES1. « Nous sommes la seule société à pouvoir lancer une chaîne 100 % e-sport », plastronne Cédric Page, directeur général gaming de Webedia. Il veut à présent conquérir le grand public au-delà des geeks. Jusqu’à présent, il a surtout développé son activité dans le secteur professionnel : il a par exemple monté les équipes e-sport du PSG et de la Française des jeux.