Dakarmidi – Un capteur d’empreinte digitale remplace le bouton-poussoir de démarrage. L’irruption des carpes koï sert à signifier que le système s’est connecté au téléphone du conducteur et que toutes les assistances à la conduite sont parées. La séquence se veut apaisante et rassurante.
Avec six places (dont deux d’appoint) et une longueur de 4,60 mètres, le Xmotion Concept pourrait s’intercaler entre le Nissan X-Trail et le Nissan Qashqai (4,64 m et 4,40 m respectivement). Préfigure-t-il un futur modèle de série ? A voir la gratuité de certains traits, on peut en douter.
Mais là n’est pas la question. Car à voir la multiplication des lancements ces derniers mois, on peut se demander si le public a seulement la force de s’intéresser à l’arrivée d’un crossover de plus dans la gamme Nissan, déjà bien fournie. On frise la surdose.
Officiellement, ces carpes agiles donnent corps à l’intelligence artificielle qui anime l’assistant embarqué. Mais l’espoir secret de Nissan est d’intriguer suffisamment le chaland pour épargner au Xmotion Concept le déshonneur de passer inaperçu au Salon de Detroit.
Nissan combine les commandes à l’œil, au doigt et à la voix
« Le Nissan Xmotion [prononcer « cross motion »] sert à illustrer comment des fonctions en apparence disparates peuvent être intégrées harmonieusement en un ensemble qui leur donne une acuité nouvelle« , déclare Alfonso Albaisa, vice-président du design. « En puisant dans les traditions japonaises, nos ingénieurs et nos designers livrent une vision élégante des systèmes d’assistance indispensables à la voiture connectée et autonome. »
L’habitacle se veut à l’image d’un jardin japonais, très structuré. Le motif au sol représente les flots d’une rivière, qu’enjambe la console centrale. Cette dernière intègre un capteur de mouvements qui interprète les gestes de la main et commande le système d’infodivertissement, ainsi que le climatiseur.
A défaut de prendre un visage humain, la machine imite la carpe
Bordée de bois de cèdre, la structure aérienne de la planche de bord rend hommage à la tradition des ébénistes et des charpentiers nippons, dite kumiko. La console bordée de bois fait appel à la technique d’assemblage sans colle ni clou, dite kanawa tsugi, et qu’on trouve dans les temples religieux. La teinte rouge omniprésente évoque la laque du mobilier japonais ; associé au blanc, elle compose les couleurs du drapeau national. « Les SUV conservent ce parfum d’aventure très américain : notre Xmotion Concept tente d’introduire une approche nouvelle« , explique Alfonso Albaisa.
Un capteur d’empreinte digitale remplace le bouton-poussoir de démarrage qui tire les écrans de leur torpeur et invoque l’assistant personnel. L’irruption des carpes koï sert à signifier que le système s’est connecté au téléphone du conducteur et que toutes les assistances à la conduite sont parées. La séquence se veut apaisante et rassurante.
Les carpes japonaises s’effacent au profit des informations propre à la conduite. Le vaste bandeau à cristaux liquides est idéal pour offrir une vision en réalité augmentée de la rue et des bâtiments adjacents. Nissan ne dit pas si l’assistant personnel fait resurgir les poissons pour attirer l’attention du conducteur sur un danger particulier. Le plus drôle serait que ces carpes koï prennent la parole, un peu comme les animaux des fonds marins auxquels donnent vie les studios Pixar et DreamWorks. Qui sait si la carpe volubile ne constitue pas la meilleure interface entre l’Homme et la machine ?