C’est l’histoire d’un gamin de Rouen qui avait décidé de devenir footballeur professionnel, peu importe les obstacles qui se dresseraient devant lui. Sa devise : « seul le travail paie ». L’histoire d’Iliman Ndiaye a débuté au plus haut niveau le 14 mars dernier, quelques jours après avoir fêté ses 21 ans, sur la pelouse du King Power Stadium de Leicester. Là, alors que Sheffield United était mené 4-0, affublé du numéro 34, le milieu offensif étiqueté dribbleur utile a tenté, par sa fougue et sa technique, de faire oublier l’espace d’un instant la saison noire vécue par les Blades.
Lanterne rouge de Premier League après une saison 2019/2020 pourtant prometteuse, United a tout perdu, même son coach en poste depuis cinq ans. Chris Wilder est parti, remplacé par l’entraîneur de la réserve, Paul Heckingbottom, qui a décidé de faire confiance à ses meilleurs soldats en équipe première. C’est ainsi qu’Iliman Ndiaye, 11 buts et 8 passes décisives avec les U23 cette saison, leaders du groupe nord de Professional Development League, est apparu aux yeux du monde. 1m80, chevelure hirsute, les chaussettes baissées à la Jack Grealish et un sourire ravageur révélé lorsqu’il marque. Souvent donc.
D’un five londonien à la Premier League
Déjà, sous Wilder, Iliman avait conquis le vestiaire. Patient et attentif sur le banc depuis janvier (7 matches), toujours à l’affût des conseils de son coéquipier et ami Lys Mousset, il est doté d’un gros volume de jeu et d’une endurance rare. Il court partout. Il court trop même ! Et il n’est pas rare qu’on lui conseille de se ménager. Très technique, c’est dans un five londonien qu’Iliman, alors joueur du Boreham Wood FC (D5), est repéré par la plateforme Rising Ballers, qui met en relation talents cachés ou perdus et clubs anglais. Le 30 août 2019, tout juste promu en Premier League, Sheffield United l’attrape au vol.
Biberonné au futsal du côté du Rouen Sapins FC, celui que les médias normands nommaient « le futur Zizou » lorsqu’il était âgé de 10 ans à peine – juste avant de passer une année à l’Olympique de Marseille, son club de cœur – s’est heureusement défait de cette étiquette de wonderkid, bien trop lourde à porter. Humble et discret, le jeune papa est d’abord très attaché à sa famille. Né d’une mère française et d’un père sénégalais, c’est à Dakar qu’il a appris à garder le ballon face à ses sept sœurs. Là-bas, il a fréquenté avec passion le Dakar Sacré Cœur avant de rejoindre Londres à 14 ans.
Des rêves d’exploits avec le Sénégal
Sous contrat à Sheffield jusqu’en juin 2022, le numéro 10 ou deuxième attaquant ne se préoccupe pas trop de l’avenir, focalisé sur ses efforts pour obtenir du temps de jeu en Premier League. Avec comme prochain objectif la sélection du Sénégal. Admirateur de Sadio Mané – qu’il a pu observer depuis la touche le 28 février dernier – le gamin de Rouen est aux portes de la sélection Espoirs. Une nouvelle étape dans la carrière atypique mais ô combien prometteuse d’Iliman Cheikh Ndiaye.