Comme Rocky Balboa mais pas comme au cinéma: la légende des poids lourds Mike Tyson, rattrapé par le virus de la boxe, va remonter sur le ring à 54 ans pour un combat exhibition, désireux de montrer qu’il en a encore dans les gants.
C’est par une affiche en page d’accueil du site internet de son nouveau projet sportif « Legends Only League », une ligue invitant d’anciens grands noms du sport, quelle que soit leur spécialité, à participer à des évènements exhibitions, que Tyson a annoncé qu’il allait affronter son compatriote Roy Jones Jr, 51 ans, le 12 septembre à Los Angeles.
Ça va être incroyable », a promis Tyson, interviewé par ESPN, ajoutant que cette confrontation, même non officielle, revêtait à ses yeux un caractère « compétitif plus que pour le spectacle ».
Aucun détail n’a encore été dévoilé sur les conditions de ce combat, mais sa nature dite d’exhibition induit que le KO ne sera pas recherché. Selon Yahoo Sport, les gants seront moins gros et l’affrontement devrait durer 8 rounds.
Tyson a balayé toute notion de danger de blessure grave pour lui-même ou pour Jones Jr, arguant que les règles californiennes exigeront des deux boxeurs qu’ils portent un casque. « Nous sommes tous les deux des combattants accomplis. Nous savons comment nous protéger. Nous irons bien », a poursuivi l’ancienne terreur des lourds, qui domina la catégorie-reine entre les années 80 et 90 au cours d’une carrière faite de très hauts et de très bas (50 victoires dont 44 par KO, 6 défaites), mais qui a laissé un souvenir impérissable chez les fans du noble art.
Une autre image
Face à lui se dressera Roy Jones Jr (66 victoires dont 47 par KO, 9 défaites), qui fut champion du monde dans quatre catégories entre 1993 et 2004, d’abord chez les poids moyens et super-moyens, puis assez longtemps chez les mi-lourds, avant de finalement posséder la ceinture WBA des lourds.
Un adversaire qui n’a rien d’une victime expiatoire, contre lequel Tyson tentera de montrer une autre image que sa pathétique ultime défaite il y a quinze ans contre un quasi-inconnu, Kevin McBride, sonnant alors le coup de cloche qu’on croyait définitif.
D’autant que les années suivantes furent celles d’une chute inexorable marquée par la dépression, la drogue (cocaïne) et plusieurs arrestations pour celui qui fit déjà de la prison, quasiment au faîte de sa gloire, entre 1992 et 1995 pour le viol d’une jeune femme.
Comme sur un ring, Tyson a fini par se relever dans la vraie vie, entre confessions intimes en one-man-show sur scène et apparitions au cinéma et à la télé-réalité, sans oublier un fructueux business légal de cannabis.
Une « forme effrayante »
Avec « Legends Only League », le voilà à la tête d’un projet visant à raviver la flamme chez d’autres anciens champions comme lui. Sur ESPN, il a d’ailleurs laissé entendre que d’autres combats devraient être annoncés, en boxe et arts martiaux mixtes, mais aussi des 1 contre 1 de basket avec d’ex-stars de la NBA telles Dennis Rodman, Allen Iverson ou encore Penny Hardaway.
Le come-back de « Iron Mike » était attendu depuis plusieurs semaines. Comme pour un blockbuster hollywoodien, il a fait monter la pression en diffusant sur les réseaux sociaux des vidéos de ses séances d’entraînement, où sa rapidité, sa puissance de frappe et sa fureur retrouvées ont laissé une très forte impression.
La sphère internet s’est aussitôt emballé, des rumeurs bruissant d’un troisième combat contre Evander Holyfield, 57 ans et vu lui aussi à l’entraînement, qui l’avait dépossédé de la ceinture WBC en 1996. Un an plus tard, Tyson perdait une seconde fois, disqualifié après avoir mordu jusqu’au sang les deux oreilles de son adversaire, écopant d’une suspension de 18 mois.
« J’ai vécu des expériences… et maintenant je suis de retour », a martelé Tyson, bien décidé à faire montre de « la forme effrayante » qu’il affichait autrefois.
Le rendez-vous est fixé dans moins de deux mois au Dignity Health Sports Park de Carson, ville du comté de Los Angeles, dans une salle pouvant accueillir 27.000 personnes. Mais vu la propagation galopante du coronavirus, le huis clos pourrait s’imposer.