Dakarmidi – En remontant le cours de l’histoire de ce mouvement, il est loisible de constater, à chaque étape de son évolution, il n’a cessé de causer de sérieux dommages dans le pays. Ceux qui avaient porté dans les fonts baptismaux ce mouvement, ne lui prédisaient pas un si sombre destin truffé d’incertitude, de crainte et de désespoir tant son mal apparaît incurable aux yeux de tous.
C’est parce que d’année en année, on lui a taillé, plus par opportunisme qu’autre chose, un habit trop grand hélas. Partout où existe ce mouvement dans le pays, on accumule des incidents déplorables allant de la mort d’hommes à la destruction sans réserve de biens publics et privés. Les réunions de mise au point, les avertissements et les petites sanctions des autorités administratives n’ont eu aucun effet et ont même semblé être des mobiles d’incitation à la violence et à la vindicte populaire. Les incidents survenus dernièrement à l’occasion d’une finale de football, sont suffisamment éloquents pour mesurer l’ampleur du mal. Si le mouvement est tellement malade à ce point pour nous inquiéter davantage, c’est la politique dont l’intrusion produit plus de mal que de bien.
Les rivalités malsaines naissent de partout, se développent et s’érigent en passerelles pour atteindre des objectifs inavoués. C’est aussi le lit moelleux des affairistes qui se déguisent en hommes d’honneur et de vertu alors que seuls les gains juteux les préoccupent. D’ailleurs, en faisant le bilan des activités de ce mouvement, on n’y dénombre aucun acquis positif si ce ne sont que les atermoiements, les querelles byzantines et scolastiques, la haine et, de partout, la désolation.
Toute la thérapie pour soigner le mal devenu récurrent, n’a produit aucun effet positif sinon à accentuer l’évolution de la plaie avec ses tendances déviantes et négationnistes. Un mouvement décrit comme tel par tout le monde, comment peut-il avoir une personnalité administrative et juridique dans le landerneau sportif national? Dans le domaine qui nous préoccupe, la cohabitation du formel et de l’informel apparaît à nos yeux comme une gageure. Même s’il est difficile de supprimer ce mouvement pour des raisons diverses, il faut lui imposer une ou deux années sabbatiques,le temps de lui coudre de nouveaux habits conformes à ses réalités. En ne le faisant pas, nous continuerons à fabriquer les armes de notre propre destruction.
Les déferlements humains sont difficilement contrôlables et leurs conséquences regrettables à tous points de vue. Il est plus que temps de réagir par rapport à ces déviations qui se développent dangereusement sous nos yeux et qui risquent, si l’on ny prend garde, de déchirer pour de bon, les fondements de la paix nationale. Et ce serait vraiment dommage pour un pays comme le notre, qui cherche sa voie dans ce monde truffé d’incertitudes mais qui, vaille que vaille, chemine résolument, sur le chemin qui conduit à l’émergence.
Majib Sène