Après avoir partagé les points face à la Suisse (1-1), le Pays de Galles a enregistré, mercredi 16 juin, son premier succès dans cet Euro-2021 face à la Turquie (2-0). Les hommes de Rob Page l’ont emporté dans un stade olympique de Bakou acquis à la cause de leurs adversaires du groupe A. Les supporters turcs ont fait le déplacement pour soutenir leur équipe dans les tribunes, ouvertes à 50 % de leur capacité.
Sur les quelque 30 000 spectateurs, un a particulièrement attiré l’attention : Recep Tayip Erdogan, le président de la République de Turquie, en visite pour trois jours en Azerbaïdjan et grand amateur de football. Une présence qui rappelle aussi qu’entre sport et géopolitique, il n’y a qu’un pas.
Bale-Ramsey, la combinaison gagnante
Côte terrain, les deux nations ont offert un premier acte plaisant, avec la paire Gareth Bale-Aaron Ramsey comme principale animatrice. Ces deux-là ont allumé la première mèche d’entrée. Idéalement servi par le capitaine gallois, Ramsey s’est infiltré dans la surface avant de buter sur le gardien Ugurcan Cakir, solide au premier poteau (6e).
Le Turinois a profité des largesses de l’arrière-garde turque et de la vista de Bale pour s’offrir une deuxième grosse occasion, tout seul dans la surface. Peut-être surpris de se retrouver aussi libre de tout marquage, l’ex-joueur d’Arsenal s’est précipité et a dévissé sa frappe (24e). Le n°10 avait le masque après ce raté.
Sa troisième opportunité a été la bonne. Gareth Bale a distillé un long centre parfait vers son coéquipier, dans le dos d’une défense encore dépassée. Et cette fois, Aaron Ramsey n’a pas tremblé. Le milieu offensif a contrôlé de la poitrine et ajusté Cakir du plat du pied (43e), avant de laisser éclater une joie teintée de soulagement. À la pause, le Pays de Galles passait devant, concrétisant sa domination contre une Turquie volontaire offensivement mais trop frileuse en défense.
L’Italie et la Suisse sous pression
Si le sélectionneur turc Senol Gunes a changé ses plans après la pause, ce sont pourtant bien les Dragons gallois qui ont obtenu une occasion en or de se mettre à l’abri, quand le Turc Zeki Celik a fauché Gareth Bale à l’entrée de la surface. Auteur de trois buts lors de l’Euro-2016, le joueur du Real Madrid avait l’occasion d’ouvrir son compteur dans cette édition 2021. Mais le meilleur buteur de l’histoire du Pays de Galles n’a pas ajouté de 34e réalisation à son compteur personnel. Son ballon frappé du pied gauche s’est envolé loin au-dessus de la barre transversale (61e).
Les Turcs, ragaillardis par ce penalty manqué, ont haussé le ton et appuyé leurs attaques, sous l’impulsion d’un Burak Yilmaz infatigable. Ils n’ont toutefois pu trouver la faille contre une équipe galloise repliée. Sur les 16 tirs tentés par la Turquie, seuls 5 ont été cadrés. Le portier gallois, Danny Ward, a sorti la parade qu’il fallait sur la tête puissante de Merih Demiral (86e). Et finalement, la Turquie a cédé une seconde fois au bout du temps additionnel, sur une percée de l’inévitable Gareth Bale sur corner et un but à bout portant de Connor Roberts (90+5e).
Avec ce succès précieux, le Pays de Galles s’empare au moins provisoirement de la première place du groupe A avec 4 points, devant l’Italie (3 points) et la Suisse (1 point), qui s’affrontent mercredi à 21 h. Les Dragons sont bien partis pour se qualifier directement pour les huitièmes de finale, ou au moins terminer dans les meilleurs troisièmes qui poursuivront cet Euro après la fin de la phase de groupes. Pour la Turquie, cette dernière éventualité existe encore, mais elle a pris du plomb dans l’aile avec ce deuxième revers.