La décision du Bureau du Conseil de la Fifa de maintenir la possibilité pour les clubs de pouvoir refuser de libérer leurs joueurs au profit des sélections lors des périodes internationales, en raison des mesures de quarantaine ou des restrictions de déplacement liées au Covid-19 n’arrangent pas les fédérations.
L’occasion ne pouvait être plus belle pour les clubs européens. Certains n’ont pas hésité à avertir les internationaux concernés quant à leur non-libération pour les deux prochaines journées. Malheureusement, après le report des éliminatoires pour la Zone Amérique du Sud, les joueurs africains seraient les seuls concernés par la mesure. Une situation qui malheureusement commence à indisposer les fédérations africaines, mais aussi les sélectionneurs, impuissants face à une telle mesure.
Un report des éliminatoires impossible
Surtout que pendant ce temps, la Confédération africaine de football (Caf) était plus préoccupée par l’élection de son président, Patrice Motsepe, et des membres du Comité exécutif, que de trouver une solution au problème. Mieux encore, selon certaines indiscrétions, «un report des deux prochaines journées n’est nullement à l’ordre du jour au sein de la Caf. C’est déjà difficile de trouver une date pour terminer les éliminatoires de la Can avant d’enchaîner sur le Mondial». Sur ce chapitre d’ailleurs, l’instance continentale aurait adressé une correspondance aux fédérations africaines pour les informer d’un impossible report.
Par contre, les responsables de la Caf n’auraient aussi entrepris aucune démarche pour la libération des joueurs africains évoluant à l’étranger. Autrement dit : quand la Fifa décide, la Caf s’exécute parce que impuissante.
En clair, avec la décision de la Fifa qui cautionne le refus des clubs européens, la libération des joueurs n’est plus un choix personnel. Comme cela a toujours été le cas pour les internationaux africains évoluant dans les championnats européens. Les exemples ne manquent pas. De l’ancienne génération composée de feu Jules François Bocandé à Samuel Eto’o ou encore Didier Drogba, ces légendes du football africain ont toujours pesé de leur poids, en tant que patriotes, pour répondre à l’appel de la Nation. Une position d’ailleurs, souvent respectée par les clubs au sein desquels ces derniers ont eu à évoluer pendant leur carrière.
Déjà qualifié, le Sénégal «épargné»
Si la donne a changé avec la pandémie du Covid-19, la responsabilité ou le choix du joueur n’a nullement évolué. Surtout que dans la décision prise par la Fifa, en août dernier, elle n’avait pas manqué d’inviter en même temps à un compromis entre clubs, joueurs et sélections jusqu’en fin avril.
Dans ce contexte actuel, il devient difficile pour certaines stars d’imposer une libération. C’est le cas des Sénégalais Sadio Mané, Idrissa Gana Guèye, Kalidou Koulibaly ou encore du Gabonais, Pierre-Emerick Aubameyang.
Premier de son groupe et déjà qualifié pour la Can 2022, le Sénégal est «épargné» et semble être moins touché par cette mesure de la Fifa liée au Covid. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres sélections dont l’avenir de toute une Nation va se jouer durant les deux derniers matchs pour «Cameroun 2022». Difficile dès lors de faire comprendre à un sélectionneur ou une fédération, pour ne pas dire une Nation, qu’il ne pourra pas disposer de ses atouts majeurs à une période aussi importante et que ces derniers doivent être à la disposition de leurs clubs. Comme quoi la pandémie continue de dicter sa loi.