Dakarmidi – Elle a vécu trois ans de cauchemar. La voix du Nord publie, ce mardi, le témoignage d’une étudiante lilloise qui, grâce à l’association régionale le Nid, a fini par dénoncer son proxénète après avoir sombré dans la prostitution.
M. est partie à Paris à l’âge de 17 ans, pour suivre ses études. Les petits jobs lui permettent à peine de s’en sortir financièrement. Jusqu’au jour où un quadragénaire lui propose de travailler pour lui.
« Je prenais de la coke, du speed »
« Les étudiantes qui travaillaient pour lui avaient l’air heureuses. J’ai réfléchi, je me suis dit pourquoi pas, de temps en temps, avoue-t-elle au quotidien régional. Sur le moment, je ne me suis pas rendu compte, c’était bizarre. […] On devait faire comme si on était en colocation. »
Elle finit par arrêter ses études. « C’était de 11 h à minuit, on tournait avec deux autres filles. Je prenais de la coke, du speed. […] Même quand je disais non, on ne m’écoutait pas… J’étais complètement sous la coupe de cet homme, un peu comme dans une secte. Je mentais à mes amis, à ma famille », précise-t-elle.
Lorsqu’elle revient à Lille pour s’inscrire à l’université, elle est sous emprise et poursuit son activité dans l’appartement parisien. Jusqu’au jour où elle décide d’arrêter. « Même avec les hommes les plus gentils, j’avais envie d’être à des milliers de kilomètres. »
Le soutien du Nid
En 2017, elle rencontre des gens de l’association Le Nid et la psychologue de la fac. Le retour à la vie normale est compliqué, ponctué par une tentative de suicide. Le déclic, c’est l’obtention d’un concours d’entrée dans une école.
Avec le soutien du Nid, elle porte plainte contre son proxénète auprès du procureur de Lille à l’été 2017. Son témoignage permet de faire tomber le réseau. « J’irai jusqu’au procès. Et puis j’aurai mon diplôme. Même si je sais que je traînerai toujours ces trois ans d’enfer, je veux une vie normale. »
La redaction