Dakarmidi – Le doyen des juges a renvoyé devant le juge correctionnel, les 39 personnes inculpées dans ce dossier, dont 22 candidats au bac. Libération révèle que le réseau était actif depuis le Bac 2016 comme l’attestent plusieurs témoignages. Dans sa parution du jour, le journal dévoile au grand jour les coulisses de cette rocambolesque affaire qui met en cause plusieurs acteurs du système éducatif et les pratiques scandaleuses d’un professeurs » escroqueur ».
Une enquête qui a mobilisé la Section de recherches de la gendarmerie, la Dic et les commissariats de Dakar-Plateau, Tivaouane, Kaolack et Diourbel. Les investigations ont mené à l’arrestation de 42 personnes : 23 candidats, 3 bacheliers et 16 autres suspects (commerçants, stylistes, agents de l’Office du bac, proviseur de lycée, étudiants, chômeurs, etc.).
La Chambre d’accusation devra se pencher sur le sort des trois agents de l’Office du bac, qui ont bénéficié d’un non-lieu. Le parquet ayant fait appel de cette décision du doyen des juges.
Huit réseaux de fraudeurs
Il ressort de l’enquête que les mis en cause se passaient les épreuves et, parfois leurs corrigés. Si certains échanges étaient faits gratuitement, d’autres étaient monnayés entre 10 mille et 200 mille francs Cfa. Libération rapporte que les enquêteurs ont tracé huit réseaux de fraudeurs. Les deux, à Kaolack et à Diourbel, ont été identifiés par la section de recherches. Les autres, entre Dakar, Kaolack et Tivaouane, ont été démantelés par la Dic. Deux personnes se sont particulièrement distinguées dans cette affaire, signale le journal. Il s’agit d’Abdoulaye Ndour, professeur de français dans un groupe scolaire privé très réputé, et de Mamadou Djibril Dia, proviseur du lycée de Kahone et chef de centre pour l’examen du bac.
Le témoignage accablant du directeur de l’Office du bac
Le premier, renseignent les enquêteurs, a reconnu avoir reçu de cinq élèves des versements allant de 50 mille francs Cfa à 150 mille francs Cfa. Mais, s’empresse-t-il, de préciser, c’était pour escroquer ces derniers et non pour leur remettre des épreuves du bac car, a-t-il juré, il n’avait pas les sujets. Le second, lui, a partiellement reconnu les faits. Mais il a été enfoncé, notamment, par la déposition de Babou Diakham, le directeur de l’Office du bac.
Ce dernier, informe Libération, a déclaré aux enquêteurs que Mamadou Djibril Dia, en tant que chef de centre, détenait les cantines contenant les sujets de philo pour les centres de Kahone, Mbadakhoune et Ngathie Naoudé. D’après Diakham, il a gardé certaines épreuves pendant 12 jours. ce qui nourrit les soupçons. Le doyen des juges a renvoyé en correctionnel Abdoulaye Ndour et Mamadou Djibril Dia ainsi que plus d’une trentaine d’autres suspects.
La Rédaction