Dakarmidi – C’est tôt hier lundi 27 juillet, que les cinq filles présumées victimes de Kidnapping et retrouvées à Keur-Mbaye Fall, ont quitté la gendarmerie de la Zone franche industrielle. Elles ont été acheminées à Touba.
Elles ne sont pas encore sorties de l’auberge. Hier lundi, Mame D. Nd., Mame Kh., Gnagna, Mbayang et Astou ont très tôt quitté discrètement les locaux de la brigade de gendarmerie de la Zone Franche Industrielle pour être acheminées sous bonne escorte, vers la cité religieuse de Touba. A la place des policiers de Touba, ceux sont plutôt les gendarmes de la brigade de recherches qui ont fait le déplacement de Dakar pour prendre en charge les cinq filles.
Un colis précieux pour les enquêteurs de la brigade de recherches qui ont également reçu des mains de leurs collègues de la Zfi, les procès-verbaux d’auditions des 5 dames, après qu’elle ont été retrouvées à Keur-Mbaye Fall. Jusque-là, les cinq filles sont restées constantes dans la thèse de l’enlèvement. Cette prise en charge des cinq dames par la brigade de recherches de Touba ne traduit pas une volonté d’écarter la police de l’enquête en cours. «C’est juste une mutualisation des forces pour crever le mystère de ces enlèvements qui commencent à inquiéter sérieusement dans la ville de Touba», assure notre interlocuteur.
Mame Kh. et Cie vont-elles réitérer les mêmes déclarations faites aux enquêteurs de la Zone franche industrielle ou livrer des révélations fraîches ? Pourquoi leurs téléphones ont subitement arrêté de sonner…? Ce sont, entre autres, des inconnues que les limiers de Ndamatou à qui il revient la charge de l’enquête préliminaire, devront résoudre. Quid des ravisseurs ? Mystère et boule de gomme pour cette affaire devenue très préoccupante depuis le vendredi 24 juillet 2020.
Ce jour, se trouvant sur la route pour rallier la mosquée de Touba, les cinq dames (deux mariées et trois mineures) ont subitement disparu. Elles diront qu’un véhicule s’étant garé à leurs pieds, le conducteur avait proposé de les acheminer à la mosquée. Une fois à bord, elles disent avoir perdu connaissance avant de se réveiller quelques minutes plus tard, constatant que le conducteur n’était plus seul dans le véhicule. D’autres individus encagoulés avaient pris place. Larguées aux abords du Lac Rose, elles ont marché jusqu’à Keur-Mbaye Fall. Retrouvées le dimanche dans l’après-midi, recueillies par une dame, elles ont été prises en charge par les éléments de la gendarmerie de la Zone franche industrielle qu’elles quitteront hier lundi, à 3 heures du matin, pour retourner à Touba.
Les tests gynécologiques effectués sur les 3 mineurs écartent la thèse du viol
Les choses se précisent dans l’affaire dite de l’enlèvement à Touba de cinq filles : Mame D. Nd. 19 ans, Niana F. 18 ans, Mame K. Nd. 15 ans, Mbayang Nd. 14 ans et Astou Nd. 14 ans, retrouvées dimanche dernier à Keur Mbaye Fall (Dakar). Les gendarmes de la zone franche industrielle (Zfi), qui ont auditionné les cinq présumés victimes ont passé la main, hier lundi, à leurs collègues de la brigade de recherches de Touba.
Il revient aux pandores de la cité religieuse de transmettre le dossier aux limiers du commissariat de Ndamatou, lesquels avaient en charge de l’enquête préliminaire. Après avoir été entendu tour à tour, dans le locaux de la gendarmerie de la zone franche industrielle, Mame D. Nd. et Cie qui avaient été retrouvées dimanche dernier, à Keur Mbaye Fall (Dakar), ont été acheminées dimanche dernier, dans la capitale du mouridisme. L’adjudant Diagne de la brigade de recherche de Touba qui ont accueilli les filles ont fait l’inventaire de la procédure déroulée par leurs collègues de la Zfi. Selon des sources proches de l’enquête, les trois filles mineurs de la bande avaient été soumises à des tests gynécologiques dont les conclusions écartent la thèse du viol.
En clair, assurent nos interlocuteurs, «les trois filles mineures, Mame K. Nd. 15 ans, Mbayang Nd. 14 ans et Astou Nd. 14 ans, ont été consultées par un gynécologue établi à Thiaroye. L’homme de l’art a attesté qu’aucun abus sexuel ou acte tout autre forme de violence n’a été perpétré sur les filles. Ce que confirme l’ainée du groupe, Mame D. Nd. «Les ravisseurs ne nous ont pas donné à manger ou à boire. Nous avons dormi durant tout le trajet…» Aux dernières nouvelles, nous apprenons que les cinq filles ont été remises hier lundi, à leurs parents respectifs. L’enquête suit son cours.
EL-H ABDOULAYE BAMBA SALL
Igfm