Dakarmidi – Des producteurs de riz membres de l’Association nationale des riziers (ARN) et des commerçants de la région de Thiès ont convenu de travailler à faciliter l’approvisionnement de la région en riz local, par la mise en place d’une plateforme de commercialisation, a constaté l’APS.
Ils ont retenu cet objectif lors d’un d’un forum d’affaires déroulée hier, jeudi 2 août 2018 dans les locaux de la Chambre de commerce, d’agriculture et d’industrie de Thiès, à l’initiative du projet Feed the Future « Naatal Mbay » de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), de concert avec notamment l’Association nationale des riziers et la section UNACOIS de Thiès, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal.
D’après l’aps, une exposition sur le processus agricole, les emballages et les sous-produits du riz de la vallée a été présentée aux participants, des grossistes des départements de Thiès, Mbour et Tivaouane, ainsi que des associations de consommateurs et des services déconcentrés de l’Etat.
« L’objectif, c’est de mettre en relation les commerçants de Thiès avec les riziers de la vallée du fleuve Sénégal, (de créer) des contacts commerciaux pour écouler le riz local produit dans la vallée dans la région de Thiès », a expliqué Amadou Souaré, directeur régional de « Naatal Mbay » pour la zone nord.
Un comité de suivi dans lequel sont représentés « Naatal Mbay », l’UNACOIS et la Chambre de commerce s’occupera de la création de la plateforme de commercialisation, dont le statut sera déterminé ultérieurement, a indiqué Ndiancou Guèye, expert en financement de la chaîne des valeurs à « Naatal Mbay ».
Des commerçants ont lors de ce forum passé des commandes auprès de producteurs de riz.
Les acteurs de la filière riz dans la zone nord (région de Saint-Louis), dont la SAED, la société d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal, ont fait « beaucoup d’efforts » dans la promotion de ce produit dans la capitale, Dakar, a noté M. Souaré.
Le résultat de ce travail est que « le riz est passé d’une situation où il était mal connu ou mal aimé à une situation où la demande est extrêmement importante », a-t-il relevé.
« Nous devons faire les mêmes efforts dans les autres régions pour que tous les Sénégalais aient accès à l’information sur ce riz qui, au fil des années, est devenu un (produit) d’une qualité incomparable », a-t-il poursuivi.
Selon lui, le riz local est devenu « très compétitif par rapport au riz importé », compte tenu des améliorations apportées de la production à l’emballage, en passant par la transformation.
La région de Thiès est la deuxième étape, après Dakar, de ce travail de sensibilisation, a noté M. Souaré, pour qui que cette mise en relation vise à créer « un couloir de commercialisation du riz local dans la région de Thiès ».
Cela devrait se traduire par « un canal officiel » à travers lequel ce riz sera mis en vente, la région de Thiès ayant été choisie en raison de l’importance de sa population, a-t-il dit.
Des « progrès immenses » ont été enregistrés aussi bien en termes de production que de commercialisation pour atteindre l’objectif d’autosuffisance en riz fixé par les pouvoirs publics. Pour lui, tout le monde doit profiter de ces progrès.
Si l’on en croit Amadou Souaré, cet effort de promotion du riz local auprès des commerçants stimulera la consommation, et par ricochet, la production.
Le pays n’a pas encore atteint l’objectif d’1,8 million de tonnes de riz blanc fixé par les autorités étatiques pour devenir autosuffisant, a-t-il rappelé, non sans préciser que la consommation est un des leviers à actionner pour ce faire.
Pour M. Souaré, les rencontres de ce genre qui sont « le point d’orgue d’un processus » d’augmentation et d’amélioration de la production de riz local, seront organisées progressivement dans l’ensemble du pays. « Il ne sert à rien de créer de nouvelles demandes alors qu’on est dans l’impossibilité de les satisfaire ».
La rédaction