’opérateur d’infrastructures est un exploitant de gros établissant ses infrastructures de communications électroniques à des fins de location de capacités à destination de l’Etat, des opérateurs titulaires de licence ou d’autorisation et des fournisseurs de services.
Il s’agit d’une catégorie d’acteurs à accueillir en fonction du niveau de maturité d’un secteur.
En effet, même si les opérateurs de télécommunications titulaires de licences ont l’obligation d’investir dans les infrastructures, l’évolution des marchés de communications électroniques permet d’établir que, de nos jours, les stratégies desdits opérateurs s’orientent plus vers les services, les données que les infrastructures.
En sa qualité de régulateur, investi d’une mission de veille et d’anticipation sur l’environnement, l’ARTP avait entamé les échanges avec des candidats potentiels, depuis un moment, afin de compléter le chainon manquant dans la chaine de valeur des communications électroniques, en l’occurrence un opérateur d’infrastructures.
Ainsi l’arrivée de HELIOS TOWERS n’est que l’aboutissement d’un long processus qui a permis au régulateur d’instruire, dans le respect des règles de transparence et des textes sectoriels en vigueur, le dossier de ce candidat. Ce processus inclusif qui vu l’ARTP mettre en place une commission composée des représentants de la Présidence de la République, du Ministère des Finances et du Budget et du Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, avait pour objet de veiller à ce que les intérêts de toutes les parties prenantes soient préservés (opérateurs, utilisateurs, Etat etc.).
En tout état de cause, l’arrivée de ce nouvel acteur qui est appelé à vendre ses capacités aux opérateurs, permettra à ces derniers, quelle que soit leurs tailles, de bénéficier d’un égal accès aux infrastructures, sans aucun risque de discrimination. Son avènement, loin d’être fortuit, obéit à un calcul et une stratégie d’anticipation du régulateur, après l’accueil des fournisseurs d’accès à internet dont l’épanouissement pourrait être inhibé par l’appartenance de la plupart des infrastructures passives comme actives de communications, aux opérateurs titulaires de licences qui sont également leurs concurrents.
C’est la raison pour laquelle, l’opérateur d’infrastructures vient à point nommé en ce sens qu’il permettra de rééquilibrer davantage la concurrence, dans le secteur des communications électroniques, avec bien entendu, la supervision de l’Autorité de Régulation.
Certes, cette catégorie d’acteur rendra plus complexe la régulation qu’elle ne l’est déjà avec les autres nouveaux opérateurs (FAI et MVNO), mais avec les compétences et la rigueur connues du Directeur général de l’ARTP, Monsieur Abdoul LY qui a conduit de main de maître ce dossier, il y’a lieu de ne pas se faire d’inquiétude, à ce sujet.