Dakarmidi – Thioro Mbow âgé aujourd’hui de 37 ans encourt une peine de prison de 30 ans. Devant la barre du tribunal correctionnel de Bruxelles lundi dernier, la sénégalaise répondait de l’assassinat de trois de ses quatre filles, Oumy, Abbygail, et Madyson, âgées de 2, 4, 6 ans. L’aînée, 8 ans et issue d’un précédant mariage, a échappé au carnage : elle était partie seule à l’école au petit matin.
Les faits remontent au mois de février 2015 aux environs de 11h30. Les pompiers interviennent pour un sinistre dans la dépendance d’une habitation, Zwarten-broekstraat à Lennik. Sur un matelas consumé dans un bureau, ils découvrent trois petits corps carbonisés recroquevillés les uns sur les autres. Un pompier expliquera que les cadavres étaient comme de petites poupées.
L’origine criminelle du drame ne fait pas le moindre doute. Sonja Thioro Mbow, reconnaît d’emblée avoir déclenché l’incendie qui a touché l’annexe de la maison qui avait été aménagée en bureau. Elle affirme qu’elle a agit par colère envers son compagnon et père des trois enfants. Moins d’une heure avant l’incendie, elle avait reçu la visite d’un huissier qui lui avait remis un pli de son compagnon. Celui-ci voulait qu’elle quitte la maison et indiquait qu’il demanderait la garde exclusive de leurs trois enfants.
Si elle reconnaissait l’incendie volontaire, Sonja Thioro Mbow expliquait qu’elle ignorait que les enfants se trouvaient dans cette pièce. Elle voulait, disait-elle, seulement brûler les documents de son mari. Selon ses dires, quand elle avait entendu les cris de ses enfants, elle aurait voulu les sauver mais il était trop tard.
Ces allégations étaient rejetées par les constats effectués par les enquêteurs. Ils ont ainsi montré que le feu a été bouté au matelas sur lequel ont été retrouvés les corps des trois fillettes. Les analyses toxicologiques pratiquées sur les victimes ont mis à jour des traces de lorazepam, un anxiolytique qui peut provoquer de la somnolence. Les relations au sein du couple étaient compliquées. Sonja Thioro Mbow a connu des problèmes d’alcool.
Le père des enfants s’est constitué partie civile. Mais il soutient toujours sa femme, à qui il rend visite en prison. Le délibéré devrait tomber d’un moment à l’autre.
La Rédaction