Les 39 personnes interpellées l’ont été « pour non respect de l’itinéraire de la marche pacifique initialement autorisée par l’autorité administrative et la destruction d’une concession appartenant à autrui’’, a expliqué le sous-préfet de l’arrondissement de Tattaguine, Aliou Wade.
Il explique qu’à moment donné de la marche, les organisateurs ont eu un désaccord « sur le respect ou non de l’itinéraire autorisé par l’autorité’’. Si pour certains d’entre eux souhaitaient s’en tenir au trajet prévu, d’autres voulaient s’en prendre au domicile d’un jeune marabout qu’ils accusent de saper la cohésion au sein du village.
Fortement mobilisée pour encadrer la marche pacifique, la gendarmerie de Fatick, appuyée par des éléments de la Légion de la Gendarmerie d’intervention (LGI de Mbao, Dakar) s’est interposée pour le respect de cet itinéraire’’, a confié à l’APS le commandant de la compagnie de gendarmerie de Fatick, Youssouph Sané.
Le commandant Sané, qui a coordonné les opérations de maintien de l’ordre, déclare que’’ les jeunes marcheurs ont soudainement attaqué avec des pierres les gendarmes positionnés’’. Cette situation a selon lui contraints les unités de la gendarmerie à « riposter par des jets de grenades lacrymogènes pour disperser la foule’’.
Selon le président du comité local de la Croix-Rouge de Diarrère, Ibrahima Niakh, les jets de pierres et de grenades lacrymogènes ont fait « 14 blessés’’, dont huit parmi les jeunes manifestants, a-t-il indiqué.
Il signale que six blessés légers ont été enregistrés dans les rangs des gendarmes.
‘’Grâce à 24 secouristes mobilisés sur le théâtre des opérations’’, déclare-t-il, la Croix-Rouge a « pu secourir tous les blessés en les évacuant au poste de santé de Saré-Saré (Diarrère).’’
Le sous-préfet de l’arrondissement de Tattaguine, Aliou Wade, assure que la situation dans le village ‘’est sous contrôle’’.
‘’Nous envisageons très rapidement de réunir à nouveau autour d’une table l’ensemble des notabilités, les différentes parties pour une médiation en vue d’un retour définitif de la quiétude à Diohine’’, a ajouté M. Wade.
Le 11 avril 2021, une bataille rangée avait opposé certains des habitants de Diohine à des disciples d’un jeune marabout qui s’est installé dans le village.
Depuis cette date, les appels au calme lancés par les deux parties avaient permis un apaisement de la situation.
Aliou Wade refuse de parler à ce sujet de conflit religieux. « Il n’en est rien du tout », martèle-t-il, précisant qu’ »il s’agit en réalité, sans revenir en détail sur le fond du problème, d’un problème de voisinage et de cohabitation, de dualité entre les partisans d’un marabout (…) et les populations de Diohine ».