Dakarmidi – Le retard de croissance chez les enfants a substantiellement baissé dans notre pays. C’est ainsi que le Sénégal a été choisi pour faire partie des 5 pays où seront effectuées des études de cas pour permettre aux autres de s’en inspirer.
L’Institut population, développement et santé de la reproduction (Ipdsr) de l’Ucad a tenu, hier, un atelier sur l’évaluation des déterminants en matière de retard de croissance. Cette rencontre constitue le point de départ d’une étude comparative concernant cinq pays dans le monde sur la dite évaluation. Le Sénégal a été choisi pour faire partie de cette étude du fait de ses performances dans la lutte contre le retard de croissance des enfants. La Tanzanie, le Pérou, le Kurdistan et le Népal serviront également de cas d’école.
Nadia Akser, spécialiste canadienne du Centre pour la santé des enfants du plus grand hôpital pour enfant du Canada (Sick/Kids), a indiqué que le Sénégal doit être fier de faire partie des pays ayant les meilleurs résultats. L’experte du Sick/Kids, qui va accompagner l’Ipdsr dans le cas de cette étude au Sénégal, a souligné que « le retard de croissance a décru, de façon substantielle, au Sénégal ». « Le Sénégal fait partie des pays à faibles revenus qui ont su réduire, de manière considérable, le retard de croissance des enfants. Il est ainsi un exemple et le seul pays qui a réussi cela en Afrique de l’Ouest.
Cela fait du Sénégal un des leaders régionaux dans le monde qui ont réduit de plus d’un tiers le retard de croissance dans leur pays », a expliqué Nadia Akser. Selon elle, avec cette étude, les sources les plus fiables seront déterminées en collaboration avec l’Ipdsr. « On va essayer de voir combien de ressources ont été investies au Sénégal pour obtenir les résultats et essayer de l’appliquer à d’autres pays pour faire baisser le retard de croissance », a avancé la spécialiste. Revenant sur les chiffres du retard de croissance au Sénégal, Silmang Sène de l’Ansd a indiqué que, de 1986 à 2015, il y a eu globalement une baisse de la prévalence du retard de croissance au Sénégal avec une réduction estimée à plus de 20%. Actuellement, le retard de croissance des enfants est de 17% après un taux de 19% en 2006. Auparavant, le Pr Mohamadou Sall, directeur de l’Ipdsr, a révélé que le rapport de l’étude sera disponible en mai-juin 2018. Il est aussi revenu sur la nécessité de mettre fin à la malnutrition et au retard de croissance pour la capture du dividende démographique des Etats africains. Le Pr Sall a aussi expliqué qu’il y a un rapport vicieux entre la malnutrition et le retard de croissance qui en est le signe le plus manifeste.
L’Afrique est le continent qui souffre le plus du retard de croissance, comptabilisant plus de la moitié des cas avec l’Asie. Selon le Pr Sall, le retard de croissance chez les enfants est passé de 49 millions en 1990 à 59 millions en 2013 en Afrique ; ce qui est dû aussi à la hausse de la natalité dans le continent. Même si le Sénégal a de bons résultats en matière de prévalence du retard de croissance, les régions de Kaffrine, Kolda, Sédhiou, Kédougou et Matam ont des taux assez élevés.
La Rédaction