Dakarmidi – L’Union des magistrats sénégalais (UMS) tient depuis hier jeudi, un colloque sur l’indépendance de la justice. L’occasion a été saisie par le président de l’organisation, Souleymane Teliko de revenir sur le mal-être de ses collègues. Les magistrats ne sont pas en effet, contents des multiples critiques qui leur sont adressées.
« Les critiques sont de plus en plus nombreuses. C’est une lapalissade que d’affirmer que ces attaques ne font guère plaisir aux acteurs judiciaires que nous sommes. Mais c’est encore plus préoccupant lorsqu’on pense qu’il pourrait s’agir des prémices d’une rupture de confiance entre nos concitoyens et leur justice. Rappelons-nous, à cet égard, la célèbre mise en garde de Balzac : « Se méfier de la magistrature et mépriser les juges, c’est le commencement de la dissolution sociale », déclare-t-il, avant d’ajouter dans les colonnes d’Enquête : « L’honneur de la justice, notre devoir à nous, acteurs judiciaires, est de veiller à préserver cette belle image qu’elle n’aurait jamais dû perdre aux yeux de nos concitoyens. Considérons donc ces critiques comme autant d’appels de détresse et non point comme de la défiance et réfléchissons ensemble, sereinement, à la manière de restaurer notre commun vouloir de vivre ensemble ».
Pour Souleymane Téliko, une partie de la solution à ce « malaise profond » passe « indubitablement par une meilleure gestion de la carrière et un renforcement des garanties de l’indépendance de la justice ». Il y va, selon lui, de l’intérêt de tous, « du citoyen dont la liberté et l’honneur sont souvent suspendus à la décision du magistrat, de l’homme politique qui est conscient que la justice peut consacrer son ascension ou précipiter sa chute et de l’investisseur dont les soucis premiers, à savoir la sécurité judiciaire et la performance, sont intimement liés à la qualité du service public de la justice ».