Dakarmidi – Les chiffres de la Banque mondiale sur l’inclusion financière dévoilés ce 19 avril 2018 sont impressionnants: le pourcentage d’individus de plus de 15 ans titulaires d’un compte de paiement en Afrique subsaharienne a presque que doublé en six ans, passant de 23 % en 2011 à 43 % en 2017.
Une analyse pays par pays fait apparaître des progressions spectaculaires: sur la seule période 2014-2017 (le Global Findex étant publié tous les trois ans depuis 2011), la part des plus de 15 ans qui possède un compte est ainsi passée de 18 à 45 % au Togo, de 17 à 38 % au Bénin, ou encore de 14 à 43 % au Burkina Faso. Cette progression est en partie celle des institutions financières: ainsi, au Cameroun, 17 % des plus de 15 ans possèdent aujourd’hui un compte bancaire, alors qu’ils n’étaient que 11 % dans ce cas en 2014.
Cependant les banques ne sont plus les seuls acteurs de la finance à l’échelle individuelle. Dans certains pays d’Afrique sub-saharienne, l’inclusion purement bancaire n’a quasiment pas progressé: c’est le cas du Tchad, où elle est passée de 8 à 9 % entre 2014 et 2017, de la Côte d’Ivoire, où elle est restée à 15 %, ou encore au Gabon, où elle gagne péniblement 4 points, passant de 30 à 34 % alors que le nombre de titulaires de comptes passe, lui, de 33 à 59 % sur la même période.
D’aprés Ja, au Sénégal, 18 millions d’abonnés mobile pour 15 millions d’habitants. Ceci grâce à une nouvelle technologie qui s’est largement développée dans le domaine des paiements et, dans une moindre mesure, de l’épargne: le paiement mobile. Inexistante en Afrique francophone lors de la première enquête du Global Findex, l’innovation lancée en 2007 au Kenya par Safaricom a essaimé sur le continent, où le téléphone portable s’est fait une place considérable.
Le gouvernement sénégalais a décidé d’accompagner le mouvement, en mettant l’accent sur la digitalisation des démarches pour toucher le plus grand nombre de ses citoyens, y compris dans les territoires ruraux. « L’administration a réussi à numériser presque 100 % de ses paiements. Ainsi, la bourse familiale, perçue par quelque 300 000 ménages et qui représente 60 milliards de francs CFA (91,5 millions d’euros), passe désormais par le téléphone », explique Souleymane Jules Diop, le ministre délégué au près du Premier ministre sénégalais en évoquant les gains pour l’État: économie de temps et de personnel, décongestion des services… .
Le pays est également en phase d’expérimentation pour la digitalisation du paiement des impôts.
La rédaction
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