Alors que Dr Abdoulaye Bousso, directeur du Centre des Opérations et des Urgences sanitaires (Cous) faisait état en avril dernier de 50 % de décès chez les patients admis dans les services de réanimation et sous assistance artificielle, aujourd’hui la réalité est tout autre. Toute personne sous assistance respiratoire artificielle va mourir du covid-19 au Sénégal. Une révélation de Dr Mamadou Mansour Diouf, Anesthésiste-réanimateur, qui invite les imams et prédicateurs de notre pays à dissuader les personnes âgées afin qu’elles renoncent à la fréquentation des mosquées. Car, dit-il, ils constituent la couche la plus vulnérable au coronavirus.
Au cours du mois écoulé, c’est-à-dire le mois d’avril, le directeur du Centre des Opérations d’Urgences sanitaires (Cous), Dr Abdoulaye Bousso disait que environ 50 % des cas graves sous assistance respiratoire meurent. Ce alors qu’aux Etats-Unis, ce sont 90 % de patients atteints de covid-19 qui passent de vie à trépas. Au Sénégal, le taux de mortalité de cette catégorie de patients serait pire, d’après l’anesthésiste-réanimateur, Dr Mamadou Mansour Diouf.
Selon lui, aucun malade sous ventilation artificielle ne va survivre. La mortalité, c’est 100 % chez ces cas de patients qui développent des formes graves de la maladie du coronavirus. Notamment chez les personnes âgées. « Toute personne âgée qui fait une forme grave et qui est admise en réanimation au Sénégal sous assistance respiratoire a 100 % de probabilités de mourir », soutient-il. Il ne faut donc pas se voiler la face. Appelons le chat par son nom. Le Sénégal affiche présentement une mortalité à 100 % chez les patients graves admis en réanimation sous assistance respiratoire invasive. C’est-à-dire que tout patient grave admis en réanimation et placé sous ventilation artificiel meurt.
D’après les explications de Dr Diouf, le nombre croissant de cas qui explosent n’est pas un problème en soi, tant qu’il s’agit de formes bénignes. Donc, il ne s’agit plus de contenir la propagation du virus mais plutôt de limiter les dégâts liés à cette propagation au lieu de vouloir « essayer de retenir les vagues de l’océan qui déferlent avec ses bras et donner des coups d’épée dans l’eau ». La mer…, avec ses 2105 cas déclarés positifs dont 782 guéris et 1301 personnes encore sous traitement, sans compter les 21 décès enregistrés, cette mer est si agitée qu’elle risque de faire beaucoup de morts par… noyade. C’est pourquoi notre spécialiste demande d’axer les efforts surtout sur les cas graves et la saturation du système afin d’éviter un fort taux de mortalité.
Dr Diouf pense que l’objectif principal, c’est d’éviter d’être submergé par des cas graves, de saturer le système hospitalier aux capacités très limités et d’enregistrer une forte mortalité, et demande de changer de paradigmes. D’autant que le Sénégal se trouve au stade épidémique avec un virus qui circule activement dans la communauté. Comme en témoigne l’explosion quotidienne des cas dits communautaires. Ce sont aujourd’hui 184 cas issus de la transmission communautaire. Un moment d’explosion de cas choisi pour alléger les mesures de confinement avec la réouverture des lieux culturels et cultuel.
La ligue des imams et prédicateurs se félicite d’ailleurs de la réouverture des mosquées et demande la fourniture aux comités de gestion des mosquées de thermo flashs pour la prise de température et la désinfection systématique et régulière de l’ensemble des mosquées sur tout le territoire national entre autres doléances. Mais attention ! « Ces thermo flashs sont une fausse sécurité », a alerté ce spécialiste de la santé qui indique que ceux-là qui propagent le virus n’ont pas de symptômes, encore moins de fièvre. Par conséquent, la désinfection de toutes les mosquées après chaque prière serait une erreur, « une utopie réaliste ».
Notre anesthésiste-réanimateur suggère plutôt à ces imams et prédicateurs de sensibiliser les fidèles musulmans âgés et de leur conseiller vivement de renoncer à se rendre dans les mosquées en raison des risques encourus. « Autrement, ce serait une aubaine pour le virus, et c’est une lourde responsabilité » ! Et c’est un médecin spécialiste des cas graves, qui dit parler en connaissance de cause, qui lance la mise en garde suivante : « le virus risque de générer une hécatombe chez cette catégorie de la population ». Avertissement sans frais…
Le Témoin