Dakarmidi – Le directeur du centre hospitalier Abass Ndao, El hadj Magatte Seck et ses collègues se regardent désormais en chiens de faïence. Il a déposé une plainte contre Tountou Diakité, Mahfouz Aïdara, Cheikh Kandji et Ndèye Coura Sow, pour « destruction de biens appartenant à autrui et non-respect des mesures d’interdictions provisoires des manifestations et d’organisations ». Les prévenus ont été déférés au parquet.
Le directeur dit avoir poursuivi ses collègues en se basant sur la lettre circulaire.
En fait, il a pris la note de service en fonction des mesures prises par le ministre de l’Intérieur relatives aux interdictions provisoires des manifestions et organisations d’évènement dans les structures hospitalières. Malgré cela, dit-il, l’agent de la ville de Dakar affecté au niveau de leur service, en qualité d’agent sanitaire, a décidé de passer outre.
« Pour insubordination, j’ai décidé de la retourner chez son employeur.
Juste après la cessation de service de cette dernière, la dame Tountou Diakité, en compagnie d’Amadou Ndiaye, Aliou Diate, Makhfous Aïdara, Cheikh Kandj, Massaer Faye ainsi que la dame Coura Sow, ont assiégé mon véhicule de service de marque Nissan, m’obligeant à affréter un taxi pour rentrer afin d’éviter une confrontation qui aurait pu être fâcheuse. C’est dans ces conditions que j’ai constaté, le lendemain, que le pneu avant droit avait été crevé et la malle remplie de gravats. Ne se limitant pas là, Diakité a continué toujours ses agissements, en organisant des rassemblements au sein de la structure sanitaire», a-t-il expliqué. Les mis en cause ont nié les faits.
De l’avis de Tountou Diakité, en tant que représentante du personnel du centre Abass Ndao, le 19 août dernier, aux environs de 11 heures, elle avait effectivement convoqué une réunion de restitution avec ses mandants. « Suite à la rencontre, le Drh du ministère de la Santé a pris part à cette réunion qui avait été organisée dans un couloir de l’hôpital, avec une dizaine de membres de notre syndicat qui ont tous fait preuve de respect des gestes barrières pour la prévention contre la covid-19. Je n’ai jamais reçu de notification de la note de service évoquée par le directeur de l’hôpital, bien que je sois le chef de service du partenariat avec les institutions de l’extérieur.Avant l’activité, je lui avais envoyé une lettre pour l’informer », a-t-elle soutenu.
Concernant le fait d’assiéger son véhicule, indique Tountou Diakité, elle ne saurait se prononcer, dans la mesure où elle était à Kaffrine. Mieux, poursuit-elle, durant toute cette semaine, elle a été occupée par ses activités syndicales hors de l’hôpital. A son tour, Makhfouz Aïdara argue : « Je suis le représentant du personnel de l’hôpital et secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de santé démocratiques. Ce jour-là, j’ai participé au rassemblement organisé au sein du centre. J’étais chargé de nouer les brassards rouges. On n’a pas organisé une manifestation mais plutôt une réunion de restitution à l’intention de nos membres et d’un préavis de grève à l’intention du ministre».
Même son de cloche pour Ndèye Coura Sow, membre de la Cnts. Selon Cheikh Tidiane Kandji, suite aux problèmes dénoncés par les représentants syndicaux, le directeur les a invités pour une discussion. « A l’issue de la réunion, les délégués ont informé la base qui n’était pas contente. Les délégués syndicaux ont saisi le Drh du ministère de la Santé. Mais le directeur a proféré des menaces devant certains agents, allant même jusqu’à les affecter dans leurs services d’origine. Cet abus de pouvoir nous a menés à former un seul bloc pour dénoncer ce comportement. Quant au véhicule de service qu’il nous accuse d’avoir saccagé, je ne peux vous répondre en ce sens car je n’étais pas au courant», s’est-il dédouané.
Malgré leurs dires, ils ont été déférés au parquet.
L’as