Dakarmidi – Les femmes sont doublement piégées dans leur participation à la vie économique. C’est ce qui ressort d’une série d’études partagée hier, jeudi 15 mars 2018, menées par la Banque Mondiale sur « les contraintes liées à la participation des femmes et des jeunes dans la vie économique ».
Au Sénégal, chaque année, ce sont 300 mille jeunes qui arrivent sur le marché du travail très difficile, mais l’accès à ce marché est encore plus dur quand il s’agit des femmes. Les études de la Banque mondiale qui identifient différents déterminants à cette situation expliquent que le manque d’éducation et l’expérience, l’âge et le fait d’avoir des enfants sont les principaux facteurs qui expliquent le retard des femmes en termes de participation à la vie économique.
Selon lequotidien, si le taux de chômage des jeunes tourne autour de 10%, des clivages apparaissent en fonction du sexe. Les études de la Banque Mondiale que « les femmes sont systématiquement moins éduquées que les hommes, même si l’écart est entrain de se résorber par les tranches les plus jeunes ». Il semble que c’est ce manque d’éducation qui fait qu’elles se retrouvent souvent dans des segments de l’économie très informelle. « Elles gagnent significativement moins et reléguées dans des occupations informelles à basse productivité » souligne Mme Frederica Marzo.
Par contre, quand les femmes arrivent à acquérir un niveau de d’instruction élevé, elles sont encore victimes de discrimination. Les résultats de l’étude montrent en effet que les femmes gagnent 19% moins que les hommes. « Elles sont doublement pénalisées », souligne Mme Marzo, en expliquant qu’aucune loi n’existe pour réprimer les faits de discrimination.
Autres problèmes que rencontrent les femmes, ce sont les normes sociales qui font que 23% des filles de 15 à 19 ans étaient mariées contre 30¨% en milieu rural en 2016. « Le contexte social et culturel joue un rôle fondamental en limitant le choix individuel des jeunes et des femmes qui n’ont pas d’activités économiques le justifient par des responsabilités familiales. Les jeunes femmes arrêtent l’école plus tôt, se marient plus tôt et la premiére grossesse détermine le choix des filles » explique t-elle.
Dans ses conclusions, l’auteur de l’étude, Mme de Marzo indiqu’il va falloir avoir une rapproche intégrée pour améliorer la situation » que ça soit par l’amélioration du cadre légal, des actions qui mènent à l’évolution des normes culturelles ou l’amélioration de la disponibilité des intrants et faire face aux défaillances de marché en termes de manque d’information sur le marché du travail.
La rédaction