Dakarmidi – Le ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement, à travers la direction de l’assainissement, et en partenariat avec Enabel (Agence belge de développement) et Plan international Sénégal, a célébré la Journée mondiale des toilettes sur le thème : «Quand la nature nous interpelle». La cérémonie officielle s’est tenue ce mercredi 28 novembre 2018, dans la commune de Ndramé Escale (Kaolack) et a été présidée par l’adjoint au Gouverneur de Kaolack, Boubacar Moundor Ngom.
La journée est célébrée le 19 novembre de chaque année. Mais, cette année, sa célébration a connu un retard au Sénégal dû au Maouloud. Son objectif est de sensibiliser le grand public sur les questions d’hygiène et d’assainissement à l’échelle locale et nationale et faire un plaidoyer sur l’utilisation de toilettes «adaptées à la nature» et pour un financement «plus soutenu» du sous-secteur de l’assainissement en milieux rural, urbain et périurbain.
«Plus de 4 milliards de personnes manquent de système d’assainissement amélioré»
Présidant la rencontre au nom du ministre Mansour Faye, l’adjoint au Gouverneur de Kaolack, Boubacar Moundor Ngom, a rappelé que, selon le rapport de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), qui a été mis à jour en 2017, «4,5 milliards de personnes dans le monde ne disposent pas de système d’assainissement amélioré. Et les 2,3 milliards non même pas d’installation sanitaire de base». Il ajoute que «le manque d’eau potable et de système d’assainissement amélioré entrainerait la mort de 2,2 millions d’enfants de moins de 5 ans dans le monde, chaque année. Et contribuerait à plus de 50% des conséquences de la malnutrition. Alors que le taux de prévalence de la diarrhée aurait pu être réduit de 36% avec de bons systèmes d’assainissement».
Soulignant que le thème de cette année est «un prétexte pour rappeler que des efforts doivent encore être consentis pour améliorer l’accès à des ouvrages d’assainissement adéquats et adaptés à nos écosystèmes», l’autorité administrative renseigne qu’à travers la nouvelle stratégie de l’assainissement en milieu rural, surtout pendant sa phase transitoire 2016-2025, «le Sénégal compte atteindre un taux d’accès de 75,2% en 2025». Mais, signale-t-il, selon les chiffres de l’Oms en 2017, le taux d’accès à des installations sanitaires améliorées en milieu rural est de 42,3%. Et ce résultat montre qu’«il reste encore beaucoup d’efforts à faire même si la problématique de l’assainissement constitue l’une des priorités de l’Etat».
«27% de taux de défécation à l’air libre»
D’après Boubacar Moundor Ngom, le choix de la région de Kaolack pour célébrer l’édition de cette année se justifie surtout par «la forte demande en assainissement qui y est enregistrée». Ce qui en fait «une préoccupation majeure» aussi bien en milieu urbain que rural».
A l’en croire, «le taux de défécation à l’air libre dans la région de Kaolack est de 27,7% contre un taux national de 22%. Et dans le département de Nioro, ce taux atteint la barre haute de 42,2%».
A ces raisons, s’ajoute la volonté du gouvernement d’honorer une collectivité territoriale «exemplaire», à savoir : la commune de Ndramé Escale. Le maire de cette dernière, selon le représentant du ministre de l’Hydraulique, a investi «plusieurs millions de francs Cfa pour la réalisation de plusieurs centaines de latrine familiale en faveur des familles vulnérables de sa communauté». Une initiative qui, pour lui, est à «servir en exemple à l’ensemble des collectivités territoriales, qui sont fortement invitées à s’impliquer davantage aux côtés de l’Etat pour atteindre ensemble, avant même 2030, les Objectifs de développement durable (Odd)». Il a aussi invité les partenaires au développement, la société civile, le secteur privé national et toute la population du Sénégal à en faire de même.
Ainsi, Boubacar Moundor Ngom de saisir l’occasion pour remercier, au nom de l’Etat et notamment au nom du ministre Mansour Faye, tous les partenaires qui accompagnent l’Etat dans «ses efforts permanents de promotion d’un assainissement durable au sein des communautés». Il s’agit notamment de la coopération technique Belge ‘’Enabel’’ et l’Ong Plan international, qui sont en train de mettre en œuvre le Programme d’amélioration des services de l’eau potable et de l’assainissement en milieu rural (Pasepar) dans la région de Kaolack.
«Invite à faire partir de la solution»
Le maire de la commune de Ndramé Escale, Hamidou Diop, pour sa part, dit avoir compris que «s’il ne fait pas partie de la solution, alors il est le problème». Ainsi, il a invité la population à croire en elle-même car, c’est elle «la clé du développement».
Selon la chargée des programmes et représentante de ‘’Enabel’’, Corine Niox, la Belgique et le Plan international Sénégal sont en train de construire 375 latrines dans trois communes du département de Nioro dont Ndramé Escale. Et 63% des latrines réalisés l’ont été dans cette commune. 70% de ces installations ont été cofinancées par la mairie.