Dakarmidi – Suite à en entretien accordé au journal Enquête, Mame Less Camara, formateur au Cesti est revenu sur ce qu’est le journalisme d’investigation. Il faisait partie des experts qui ont participé au séminaire de formation d’un groupe de journalistes de quinze pays de l’Afrique de l’Ouest. Ces journalistes ont été formés sur la production de rapports d’enquête sur les crimes économiques et financiers. Une formation initiée par le groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giabga).
« Le journalisme d’investigation, est un journalisme de recherche, un journalisme d’enquête. C’est un journalisme qui suit des processus assez spécifiques afin d’arriver à traquer quelque chose de précis. Disons quelque chose que l’on cache. Le journalisme d’investigation a pour mission de dévoiler, de montrer ce qui est caché et qui est souvent dissimulé pour de mauvais raisons, qu’il s’agisse de détournement, qu’il s’agisse d’autres actions que la communauté a non seulement besoin et qu’elle a aussi le droit de connaître », renseigne Mame Less Camara, qui apportait des explications sur cette discipline journalistique qui actuellement perd sa nature.
Concernant la question de savoir si le journalisme d’investigation touche uniquement le secteur économique, Mame Less répond de façon précis : « Non! Il s’agit de toute chose que l’on peut cacher. Maintenant, il est sûr que son aspect le plus usager c’est l’aspect quête de détournement, d’utilisation de procédés malhonnêtes pour accéder souvent à de l‘argent public ou pour blanchir de l’argent ou bien alors trouver des processus afin de se le partager », a indiqué le journaliste. Avant d’ajouter : « L’une des grandes idées du journaliste d’investigation, c’est quand vous ne comprenez pas comment ça se passe, cherchez le chemin de l’argent Quand vous cherchez le chemin de l’argent, vous allez vers la vérité », assure-t-il.
Poursuivant, il renseigne sur le fait que le journalisme d’investigation « est un journalisme à risques. Quand vous touchez aux intérêts des gens, vous vous dressez devant eux, ils vous considèrent comme un obstacle. Or, un obstacle, oui bien on l’élimine physiquement, ou bien on le corrompt mentalement », indique t-il, montrant ainsi la nécessité de mettre les journalistes dans de bonnes conditions financières .
La rédaction